jeudi 28 octobre 2010

2792 - un noyau restreint mais exceptionnel

Montgomery et Browning, étaient parfaitement au courant de la présence de Model en Hollande, et de celle de deux unités de Panzer SS près d'Arnhem, mais ni l’un ni l’autre n’ont pourtant voulu changer quoi que ce soit à leur plan initial.

En tant que chef, Model, il est vrai n’a pas particulièrement brillé en Normandie : rapatrié en catastrophe du Front de l’Est, et catapulté à la tête de l’OB West le 17 août 1944 en remplacement de Gunther von Kluge, il a dû céder son poste à Gerd von Rundstedt le 4 septembre, soit après moins de trois semaines de présence, pour ne conserver que le commandement du Groupe d’Armées B que tout le monde, dans le camp allié, tient pour "fini".

Et s’il n’en tenait qu’aux chiffres bruts, les Alliés auraient sans doute raison : en cette deuxième quinzaine de septembre 1944, des unités pourtant aussi prestigieuses que les 9ème et 10ème Panzer SS, qui se sont brillamment illustrées en Normandie… contre les Anglo-Canadiens de Montgomery, n’alignent même pas, à elles deux, les effectifs d’une seule division blindée britannique !

Et la pénurie est encore plus dramatique au niveau du matériel : à Falaise, mais aussi lors du franchissement de la Seine, les troupes allemandes n'ont en effet souvent eu d'autre choix que de retraiter à pied, en abandonnant canons, chars et véhicules, en sorte que, malgré leur qualificatif de "blindées", les 9ème et 10ème, placées sous le commandement de Wilhelm Bittrich, ne disposent sen réalité que d’une poignée de tanks en ordre de marche.

A Arnhem, on verra même – mais n’anticipons pas – des soldats des dites unités monter à l’assaut du pont et des défenses britanniques avec seulement des camions et quelques ridicules half-tracks !

Mais ce que les chiffres ne révèlent pas, en revanche, c’est la qualité des hommes : contrairement à Browning ou Urquhart, qui peuvent tout au mieux être qualifiés "d'amateurs éclairés", Model, Student, Bittrich et tant d'autres généraux allemands sont de véritables professionnels de la guerre, qui combattent depuis le premier jour de celle-ci et qui, le plus souvent à l’Est, ont eu l’occasion d’acquérir une formidable expérience, dans des conditions matérielles souvent extrêmement difficiles, avec peu ou pas d'appui aérien, et presque toujours en état d'infériorité numérique

Et si bon nombre des soldats placés sous leur commandement sont de nouvelles recrues ou, au contraire, des hommes jusque-là jugés trop vieux ou en trop mauvaise condition physique pour participer au combat, ceux-là n’en sont pas moins encadrés par un noyau – certes restreint mais exceptionnel – de vétérans qui, en Hollande, vont réussir à sauver l’Allemagne d’un nouveau désastre…

3 commentaires:

Jérémy a dit...

Toujours pressé et curieux de connaitre la suite !

Anonyme a dit...

Rouan ? Ça ne serait pas plutôt RouEn ?

Anonyme a dit...

Désolé je n'ai pas vu que la faute n'a été faite que sur la première photo