2783 - un inquiétant précédant...

... en mai 1940, l'attaque de la Hollande (et de la Belgique) ne constituait en réalité qu'une diversion destinée à attirer les armées françaises et britanniques loin de Sedan, où se produisit l'offensive principale.

Elle n'en était pas moins inédite car, pour la première fois (1), l'Allemagne nazie avait décidé d'employer plusieurs milliers de parachutistes surgissant du haut des airs afin de s'emparer de divers ponts et aérodromes stratégiques.

En tout, une vingtaine de milliers d'hommes, chiffre extraordinaire pour l'époque, même si le petit nombre d'avions disponibles - un peu plus de 400 trimoteurs Ju-52 - et la crainte - justifiée - d'une trop grande dispersion des troupes à l'atterrissage, avaient contraint l'État-major allemand à procéder en plusieurs vagues, et à ne réellement larguer que deux à trois mille hommes (les autres atterrissant simplement avec les avions)

Vingt mille hommes, et des hommes aussi entraînés que motivés, c'était assurément beaucoup pour un pays comme la Hollande et sa petite armée de conscrits mal équipés, mais c'était tout de même très insuffisant pour affronter la réalité.

De fait, sur plusieurs aérodromes, les paras allemands s'étaient heurtés à un mur, ou plus exactement à la vingtaine d'automitrailleuses dont disposait l'armée hollandaise, et auxquelles ils n'avaient pu répliquer, faute de tout armement antichar.

Là où ils s'étaient présentés pour atterrir, les Ju-52 avaient souvent été accueillis par le feu nourri de la DCA hollandaise, et ceux qui avaient tenté leur chance sur des terrains de campagne avaient vite découvert que les dits terrains étaient bien trop spongieux pour ce genre d'exercice, en sorte qu'au bilan final, près de 300 trimoteurs - les trois quarts des effectifs engagés - avaient terminé leur carrière dans les parcs à ferrailles !

Bien sûr, les Panzers et les fantassins de la Wehrmacht avaient fini par arriver à la rescousse des paras, et la Bataille des Pays-Bas s'était terminée par une grande victoire allemande, une victoire dont l'ampleur avait d'ailleurs totalement occulté le très large échec des troupes aéroportées, lesquelles y avaient laissé des centaines de morts et de blessés pour un résultat militaire plus que médiocre...

(1) des paras avaient déjà été employés en Pologne un an plus tôt, mais à bien moindre échelle