… à l'automne 1944, avec 9 porte-avions lourds, 8 porte-avions légers, 4 cuirassés rapides (dont les tout nouveaux Iowa et New Jersey), 9 croiseurs lourds, 10 croiseurs légers et une soixantaine de destroyers, la Troisième Flotte de l’Amiral Halsey est, et de loin, la composante la plus puissante du dispositif militaire américain.
Depuis la Bataille de la Mer des Philippines, en juin, elle est même sans conteste la flotte la plus puissante au monde mais peut également compter, pour l’épauler, sur la Septième Flotte de l’Amiral Kinkaid, quant à elle forte de 18 porte-avions d’escorte, six vieux cuirassés rescapés de Pearl Harbour, 4 croiseurs lourds, 4 croiseurs légers, une cinquantaine de destroyers… et quelques dizaines de vedettes lance-torpilles qui ne payent certes pas de mine mais n’en vont pas moins jouer un rôle capital dans les jours suivants.
Disposant de moyens très supérieurs à tout ce que la Marine japonaise, en cet été 1944, peut raisonnablement leur opposer, les Américains sont donc théoriquement imbattables,... ce qui ne signife pas qu'ils soient sans faiblesse.
Confiés à l’Amiral Oldendorf, les six vieux cuirassés de la Septième Flotte, bien que modernisés, sont par exemple beaucoup trop lents pour pouvoir accompagner les porte-avions lourds. Et cantonnés exclusivement à l’appui des troupes au sol, ils ne possèdent d'autre part que fort peu d’obus perforants… qui leur seraient pourtant bien utiles en cas de rencontre avec des cuirassés japonais.
Souvent convertis à partir de simples cargos ou pétroliers, les porte-avions d’escorte ne disposent également que de capacités fort limitées. Leur vitesse, de moitié inférieure à celle des porte-avions lourds, ne leur permettrait par exemple pas de se soustraire facilement à une attaque de surface,… et d’autant moins que leurs avions, eux aussi destinés à l’appui des troupes, n’emportent que des bombes légères, inefficaces contre les blindages.
Si les Troisième et Septième Flottes sont donc fort différentes dans leurs moyens et leur finalité, elles le sont également dans leur structure de commandement : à la tête de la Troisième Flotte, l’Amiral Halsey ne dépend en effet que de Nimitz et de son quartier-général de Pearl Harbour, alors que la Septième Flotte de Kinkaid prend directement ses ordres de MacArthur.
Ce commandement bicéphale, et l’extrême susceptibilité de ce dernier, posent naturellement de nombreux problèmes de coordination, encore aggravés par la personnalité elle aussi très particulière de l’Amiral Halsey…
2 commentaires:
Bonjour,
Merci pour votre blog qui est passionnant.
une question : en savez-vous plus sur la photo mise en ligne montrant un prisonnier japonais exhibé à l'équipage du New Jersey. c'est une photo assez étonnante.
Merci
Merci, mais non : je ne sais rien de plus sur cette photo que ce qui figure dans le commentaire
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