… pour débuter la reconquête de l’archipel philippin, MacArthur a jeté son dévolu sur l’île de Leyte, qui offre le double avantage de posséder des passes en eau profonde, ainsi que des plages bien adaptées à un débarquement naval.
Sachant que les défenseurs disposent toujours d’un considérable avantage sur les assaillants, il va commencer par réunir quelque 200 000 hommes… soit 10 fois les effectifs que le Japon est supposé entretenir sur place, ou être capable d’acheminer à bref délai.
A leur arrivée, ces hommes pourront également compter – du moins en théorie – sur le soutien de quelque 3 000 guérilleros philippins qui, depuis le début de 1942, jouent à cache-cache avec l’armée japonaise d’Occupation.
Encore faut-il, bien sûr, être capable de les débarquer, ce qui implique la mobilisation de plus de 500 navires de tout tonnage, qui seront appuyés et protégés par près de 200 navires de guerre appartenant à la 7ème flotte de l’Amiral Kinkaid et, surtout, à la 3ème Flotte de l’Amiral Halsey.
Dès le mois de septembre, et pour "préparer le terrain", les porte-avions de ce dernier vont d'ailleurs s’en prendre aux terrains d’aviation et aux installations japonaises des Philippines, de Formose et d’Okinawa, nullement gênés dans leur tâche destructrice par une flotte japonaise qui, depuis le désastre de la Mer des Philippines, fin juin, se tient prudemment à l’écart des combats et s’efforce tant bien que mal de soigner ses plaies, au large de Bornéo.
Comme la meilleure manière d’éviter les ennuis, et de remporter une bataille, est encore d’aligner bien plus de troupes et de moyens que l’adversaire, l’US Navy, malgré ses réticences initiales à l’égard du plan de MacArthur, a décidé de jouer le jeu et donc de rameuter le ban et l’arrière-ban de ses navires de guerre.
Une précaution que beaucoup d’observateurs jugent inutile en regard de la détresse où se trouve plongée la Marine japonaise, mais une précaution qui, comme nous allons le voir, va bientôt s’avérer vitale…
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