... à la fin de la guerre, pour un pilote allemande, il était devenu bien plus facile de trouver un avion que de l'essence,... et inutile de réparer un avion endommagé quand tout cela existait neuf, ici et là, à des centaines d'exemplaires.Comme le résuma l'un d'entre eux : "Nous allions tout simplement au dépôt le plus proche, où étaient entreposés des centaines de [Messerschmitt] 109 flambant, neufs, des [versions] G-6, des G-14 et même des K. Plus rien n'était organisé, nulle part. Le chef du dépôt répondait "Nous avons des avions, prenez ceux que vous voulez". Avoir de l'essence était une entreprise bien plus difficile" (1)
Le retournement d'alliance, qui avait vu la Roumanie rejoindre le camp allié fin août 1944, avait en effet porté un coup d'autant plus dur à l'approvisionnement pétrolier qu'il avait, du même coup, permis aux bombardiers américains de se recentrer sur l'attaque des raffineries allemandes, comme celle de Leuna.L'un dans l'autre, les 175 000 tonnes d'essence produites en avril 1944 étaient passées à 55 000 tonnes en juin, 16 000 en août, 7 000 en septembre et à peine 2 500 en octobre, alors que les seuls besoins mensuels de la Luftwaffe étaient estimés à 150 000 tonnes (!)
Comme les stocks avaient également fondu de 580 000 tonnes en avril à 180 000 tonnes en septembre, il ne restait plus d'autre choix que de restreindre encore plus les vols - y compris bien sûr les pourtant indispensables vol d'entraînement - et de mettre au rancart les appareils les moins utiles ou les plus énergivores.Les bombardiers correspondant à ces deux critères, leurs unités furent dissoutes les unes après les autres, et les appareils, dont beaucoup flambant neufs, ferraillés ou abandonnés sur place.
Ainsi en fut-il des Heinkel 177, avec lesquels les ingénieurs et les pilotes s'étaient débattus pendant plus de quatre ans et qui, à peine devenus opérationnels, furent sacrifiés sur l'autel des économies de carburant jusqu'à ce que l'Allemagne toute entière se retrouve elle-même en panne d'essence, et vaincue...
(1) Fana de l'Aviation, HS 28, page 90
2 commentaires:
Bonjour
Je trouve votre blog remarquable.
Je vous aurais bien envoyé un mail privé pour faire ce commentaire bien peu intéressant mais je n'ai trouvé votre courriel nulle part.
Bonjour de France
Xavier
diberville@gmail.com
L'adresse était désactivée dans le profil pour une raison que j'ignore
Publier un commentaire