mardi 20 avril 2010

2602 - de plus en plus nombreux, de moins en moins disponibles

... en 1944, l'industrie allemande allait produire quelque 40 000 aéronefs de tout type, soit son total le plus élevé de toute la guerre.

Pourtant, sur le Front, le nombre d'avions réellement disponible n'avait jamais été aussi bas. : en mai, la Luftwaffe ne disposait ainsi que d'un effectif - théorique - d'environ 4 500 appareils, par ailleurs répartis sur un territoire immense, allant de la Norvège à l'Italie, et de l'Atlantique à l'Ukraine.

La Luftflotte 3, chargée d'assurer la défense de la Belgique, de la Hollande et de la totalité du territoire français, ne possédait pour sa part qu'environ 500 avions contre les... 12 000 que les Alliés lanceraient bientôt à l'assaut des plages normandes !

Ce formidable écart entre production et disponibilité réelle s'expliquait bien sûr pour partie par les pertes au combat et par accident. Mais d'autres facteurs, plus insidieux, étaient également à l'oeuvre, à commencer par la pénurie de pîlotes, et de pilotes qualifiés, bien plus difficiles à remplacer que les avions.

Les bombardements opérés par les Alliés, non seulement en Allemagne mais aussi sur toute l'Europe occupée, pesaient également d'un poids très lourd.

Contraint de délocaliser la production dans une multitude d'endroits parfois fort éloignés les uns des autres, y compris au beau milieu des forêts (!), le Reich peinait à coordonner les efforts des uns et des autres, puis à les acheminer à bon port.

Car, la Luftwaffe, faute de pilotes de convoyage, et afin d'économiser une essence de plus en rare, ne faisait plus livrer les avions en vol, mais les faisait au contraire démonter dès leur sortie d'usine, puis voyager par rail ou par route, jusqu'aux unités qui devaient alors les remonter sur place avant de pouvoir les engager au combat.

Les Alliés ayant pris la fâcheuse habitude d'attaquer tout ce qui bougeait au canon ou à la roquette, cette politique, logique en soi, allait très vite avoir des conséquences dramatiques : à la fin de la guerre, des milliers d'avions à divers stades de construction seraient ainsi retrouvés éparpillés dans la nature, ou sagement rangés dans des caisses qui n'avaient jamais vu arriver le train ou le camion censé les amener jusqu'au Front

Et quand bien même y arrivaient-elles qu'on ne trouvait plus assez d'essence pour faire voler les avions...

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