mardi 3 novembre 2009

2431 - les soldats perdus

... depuis que les guerre existent, existent également des gens convaincus de se trouver "du mauvais côté", et ne supportant pas l'idée de devoir combattre dans le même camp que leurs voisins, amis ou compatriotes.

Selon les époques, on les appelle "félons", "traîtres", "judas" ou encore "vendus" ou bien "renégats", autant de qualificatifs - et il en existe de bien pires ! - qui résument les difficultés et l'opprobre guettant ceux qui défient ouvertement l'idéologie majoritaire et se font une toute autre idée de "l'Honneur" ou du "Patriotisme".

Pour les plus romantiques, ou les plus compatissants, ceux-là sont plutôt des "âmes égarées," ou plus exactement des "soldats perdus", perdus pour avoir fait "le mauvais choix", perdus parce que leur pays les a oubliés ou - pire encore - parce qu'il veut les pendre au premier arbre venu, et perdus enfin parce qu'ils se sont tout simplement ralliés au camp... qui a fini par perdre la guerre !

On est souvent tenté d'analyser les motivations de ces "soldats perdus" sous les seuls angles de l'opportunisme ou de l'appât du gain, mais cette approche est bien trop réductrice.

Après tout, le jeune Adolf Hitler lui-même était aussi un "soldat perdu", qui avait refusé de servir dans l'armée d'un empire austro-hongrois qu'il haïssait, qui avait fui à Munich pour y échapper, mais qui, peu de temps après, et alors que rien ne l'y obligeait, s'était volontairement engagé comme simple soldat dans l'armée bavaroise avant que l'Armistice de 1918, puis le Traité de Versailles de 1919, ne le range dans le camp des perdants, et des chômeurs.

Quelle que soit l'aversion que l'on puisse éprouver pour Hitler, on est bien forcé d'admettre que cet Hitler-là, le Hitler des débuts, fut bel et bien un renégat à son pays natal (1) , mais un renégat qui s'engagea dans une armée étrangère par véritable conviction personnelle et non pour y faire carrière ou y gagner rentes et privilèges.

Rien d'étonnant dès lors à ce que le Reich hitlérien, dont la puissance et le sens du spectaculaire fascinaient déjà toute l'Europe dans l'avant-guerre, rien d'étonnant donc à ce que le Reich hitlérien ait attiré, aussitôt celle-ci déclarée, des dizaines de milliers de "soldats perdus" issus de toute l'Europe occupée.

C'est de ces soldats-là, dont bon nombre tombèrent en même temps que Berlin, que je vous propose de parler dans les chroniques qui vont suivre...

1) après avoir condamné Hitler à cinq ans de prison pour sa participation au "putsch de la Brasserie" de 1923, le gouvernement allemand, pour s'en débarrasser, voulut l'expulser en Autriche. Mais les autorités autrichiennes refusèrent, arguant du fait qu'ayant refusé de servir dans l'armée autrichienne, et combattu pendant quatre ans dans l'armée allemande en 1914-1918, Hitler n'était plus Autrichien. Un an plus tard, en mars 1925, Hitler rédigea d'ailleurs une demande formelle d'abandon de la nationalité autrichienne, qui lui fut accordée sans difficulté le 30 avril 1925. Il resta alors apatride pendant sept ans, n'obtenant la nationalité allemande qu'en février 1932, suite à sa nomination comme conseiller ministériel...

1 commentaire:

Anonyme a dit...

Mes félicitations les plus sincères pour la qualité remarquable et constante de votre blog.