jeudi 10 septembre 2009

2377 - l'empire contre-attaque

... dix ans après le Vietnam, c’est une toute autre guerre que va mener l’Aviation britannique à l’autre bout du monde, aux Îles Falklands

Ayant massivement désinvesti dans sa Défense au fil des années précédentes, la Grande-Bretagne se retrouve fort démunie en 1982, lorsqu’elle se voit contrainte de s'engager dans un conflit contre l'Argentine, sans porte-avions, sans chasseur supersonique, sans système de radar avancé,… et avec de vieux bombardiers au rayon d'action bien trop court pour parcourir ne serait-ce que le tiers de la distance.

Contrairement à l’orgie de moyens mis en œuvre par les Américains au Vietnam, les Britanniques ne disposent que de quelques petits porte-hélicoptères conçus pour la lutte anti-sous-marine, des porte-conteneurs commerciaux, un paquebot de croisière hâtivement transformé en transport de troupes, une poignée d'avions à décollage vertical,… et une demi-douzaine de bombardiers Vulcan conçus plus de trente ans auparavant pour larguer une bombe atomique sur l'Union soviétique.

A dire vrai, la dernière guerre des derniers bombardiers stratégiques britanniques est davantage motivée par des considérations politiques que par de réelles possibilités opérationnelles. De l'île d'Ascension jusqu'aux Falklands, il y a en effet plus de 6 500 kilomètres d'océan vide, à parcourir à l'aller comme au retour, ce qui impose la bagatelle de six ravitaillement en vol, et la présence de onze avions ravitailleurs qui, en raison là encore de leur trop faible autonomie, vont devoir se ravitailler les uns les autres afin de permettre à un seul et unique Vulcan de délivrer ses vingt-et-une bombes de 450 kilos sur la piste d'atterrissage de Port Stanley (!)

Quelle que soit la manière dont on l'envisage, c'est donc une mission de pur prestige, uniquement destinée à impressionner les Argentins et à redorer le blason des pilotes de la RAF, qui s'ennuyent fort dans cette guerre où il n'y en a que pour les gars de la Royal Navy.

De fait, sur les vingt-et une bombes larguées dans la nuit du 30 avril au 1er mai 1982, une seule frappe la piste d'atterrissage, n'y causant que des dégâts minimes. Les vingt autres s'écrasent dans les champs avoisinants et même... sur un terrain de golf.

Le Vulcan, du moins, parvient à rentrer sain et sauf à sa base dans ce qui constitue avec seize heures de vol, le plus long raid aérien de l'Histoire.

Un second raid identique sera mené dans la nuit du 3 au 4 mai. Mais cette fois, aucune des vingt-et-une bombes n'atteindra la cible...

3 commentaires:

Anonyme a dit...

Bonjour,
n'y aurait-il pas eu un peu de précipitation lors de la rédaction des légendes? En tout cas, merci pour votre blog, c'est ma première lecture du matin en prenant mon café au bureau. :)

D'Iberville a dit...

Non, mais ça m'arrive hélas de faire des fautes de frappe, surtout lorsque je rédige depuis un de mes netbooks...

Anonyme a dit...

Petite bizarerrie dans la légende:
Au fin fond du Pacifique Sud...En fait les Iles Malouines (que les godons persistent à appeler Falklands) sont bel et bien dans l'Atlantique Sud , même si elles sont la sentinelle avancée du Cap Horn qui est la porte d'entrée vers le (mal nommé par Magellan) Océan Pacifique