… peut-on encore parler de "rendement" lorsque, après avoir déversé plus de 600 000 tonnes de bombes sur un pays du Tiers-Monde, on n’est toujours pas parvenu au résultat souhaité ?
Mais au fond, quel résultat souhaite-t-on ?
Avec les moyens dont ils disposent, et même sans recourir aux armes nucléaires, les Américains seraient assurément en mesure, s’ils le voulaient, de "ramener le Nord-Vietnam à l’âge de Pierre", et même de le transformer en désert invivable : il leur suffirait pour cela de raser les villes du Nord, à commencer par Hanoï, de rompre les barrages et les digues, afin d’inonder la plaine, et de déverser du défoliant sur les rizières, pour réduire la population à la famine.
Mais depuis la fin de la 2ème G.M., les militaires, en particulier occidentaux, ne peuvent plus utiliser qu’une fraction infime de la puissance de destruction qu’ils possèdent, et ne peuvent l’utiliser que dans un cadre politique bien déterminée, et avec des restrictions de plus en plus sévères.
Au Vietnam, cela revient, pour les États-Unis, à mener une guerre avec les mains liées dans le dos et sous la surveillance constante de la Presse. Le Nord-Vietnam ne connaît pas ses restrictions, ni même ce problème puisque la liberté de Presse n’existe tout simplement pas et qu’aucun journaliste étranger n’est autorisé à accompagner les troupes, et donc à témoigner de leurs exactions ou bavures
Pour le Nord-Vietnam, il est clair que le seul but recherché est la victoire totale, qui ne peut signifier que la réunification tout aussi totale du pays sous la bannière unique du communisme sauce Hanoï.
Mais pour les Américains, le but serait simplement de convaincre les premiers de ne plus mener d’incursions au Sud, et de cesser d’y soutenir la guérilla Viêt-Cong.
Dit autrement, les Nord-Vietnamiens se battent pour gagner la guerre alors que les Américains le font pour ne pas la perdre.
Cette – considérable – différence d'objectif se retrouve bien évidemment au sein des populations civiles et des combattants individuels.
Là où le civil Nord-Vietnamien, prisonnier de sa dictature, ne peut émettre aucune opinion contraire au régime et doit, sous peine de mort, s’engager directement dans l’armée du peuple et dans l’effort de guerre en général, le civil américain, lui, ne voit la guerre qu’à travers les images que lui renvoie son téléviseur, et ne se prive pas de manifester contre cette guerre qu’il ne comprend pas et qui se déroule à plus de 10 000 kms de chez lui.
Qu’il endosse l’uniforme par idéal patriotique ou sous la menace, le combattant Nord-Vietnamien sait qu’il ne rentrera chez lui que victorieux, ou mort, alors que le combattant américain se contente pour sa part de compter les jours qui le séparent de la fin de son service au Vietnam, de son Tour of Duty, en essayant d’en faire le moins possible et surtout d’en revenir vivant et si possible en un seul morceau.
Mais au fond, quel résultat souhaite-t-on ?
Avec les moyens dont ils disposent, et même sans recourir aux armes nucléaires, les Américains seraient assurément en mesure, s’ils le voulaient, de "ramener le Nord-Vietnam à l’âge de Pierre", et même de le transformer en désert invivable : il leur suffirait pour cela de raser les villes du Nord, à commencer par Hanoï, de rompre les barrages et les digues, afin d’inonder la plaine, et de déverser du défoliant sur les rizières, pour réduire la population à la famine.
Mais depuis la fin de la 2ème G.M., les militaires, en particulier occidentaux, ne peuvent plus utiliser qu’une fraction infime de la puissance de destruction qu’ils possèdent, et ne peuvent l’utiliser que dans un cadre politique bien déterminée, et avec des restrictions de plus en plus sévères.
Au Vietnam, cela revient, pour les États-Unis, à mener une guerre avec les mains liées dans le dos et sous la surveillance constante de la Presse. Le Nord-Vietnam ne connaît pas ses restrictions, ni même ce problème puisque la liberté de Presse n’existe tout simplement pas et qu’aucun journaliste étranger n’est autorisé à accompagner les troupes, et donc à témoigner de leurs exactions ou bavures
Pour le Nord-Vietnam, il est clair que le seul but recherché est la victoire totale, qui ne peut signifier que la réunification tout aussi totale du pays sous la bannière unique du communisme sauce Hanoï.
Mais pour les Américains, le but serait simplement de convaincre les premiers de ne plus mener d’incursions au Sud, et de cesser d’y soutenir la guérilla Viêt-Cong.
Dit autrement, les Nord-Vietnamiens se battent pour gagner la guerre alors que les Américains le font pour ne pas la perdre.
Cette – considérable – différence d'objectif se retrouve bien évidemment au sein des populations civiles et des combattants individuels.
Là où le civil Nord-Vietnamien, prisonnier de sa dictature, ne peut émettre aucune opinion contraire au régime et doit, sous peine de mort, s’engager directement dans l’armée du peuple et dans l’effort de guerre en général, le civil américain, lui, ne voit la guerre qu’à travers les images que lui renvoie son téléviseur, et ne se prive pas de manifester contre cette guerre qu’il ne comprend pas et qui se déroule à plus de 10 000 kms de chez lui.
Qu’il endosse l’uniforme par idéal patriotique ou sous la menace, le combattant Nord-Vietnamien sait qu’il ne rentrera chez lui que victorieux, ou mort, alors que le combattant américain se contente pour sa part de compter les jours qui le séparent de la fin de son service au Vietnam, de son Tour of Duty, en essayant d’en faire le moins possible et surtout d’en revenir vivant et si possible en un seul morceau.
2 commentaires:
exact... c'est pourquoi l'occident a terme devra ceder face a des fanatiques musulmans tout droit sortis du moyen age.... la chute de rome bis et bienvenue dans l obscurantisme avant longtemps.
Le dernier commentaire me fait froid dans le dos. Selon la logique de ce dernier, l'occident aurait déjà du céder devant le fanatisme nazi, puis le fanatisme stalinien. Qu'en est-il ?
Les qualités propres de l'occident sont toujours reconnues comme des faiblesses par les idéologues qui voudraient que pour vaincre les "barbares" (et il y a toujours des "barbares", il suffit de les créer) on soit forcé de le devenir. Quelqu'un d'autre, qu'on a invoqué à tort et à travers pour justifier ces raisonnements iniques, avait pourtant prévenu "si tu combats les monstres, fais attention à ne pas en devenir un ; et si tu contemples l'abyme, n'oublies pas que l'abyme te contemple aussi".
Ce que montre ce post, c'est que d'une part, les motivations du combattant et le soutien de l'arrière jouent énormément, et parfois plus que les conditions matérielles ; et d'autre part, qu'elles correspondent rarement aux décisions des dirigeants politiques, ce qui tend d'ailleurs à illustrer que même dans les "démocraties" les dirigeants prennent les décisions d'abord et cherchent à façonner la perception du public ensuite...
Le Vietnam est tout autant un échec sur ces deux points que la seconde guerre mondiale avait été un succès.
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