lundi 24 août 2009

2360 - l'échec de Rolling Thunder

... de 1965 à 1968, donc, l’Aviation américaine va déverser plus de 600 000 tonnes de bombes sur le Vietnam… sans parvenir pour autant à faire fléchir cet élève Nord-Vietnamien décidément très obstiné

Plusieurs raisons expliquent ce fiasco, à commencer par le comportement-même des Nord-Vietnamiens et de leurs alliés Viêt-Cong qui, ne pouvant disputer aux Américains la maîtrise du ciel, s’enterrent, et transforment leur pays en un gigantesque fromage de gruyère.

Dans les villes, dans les villages, au Nord comme au Sud, des combattants, mais aussi des civils, hommes, femmes, vieillards et enfants, creusent inlassablement le sol, que ce soit par instinct de survie, par véritable idéal patriotique,… ou tout simplement parce qu’ils y sont contraints par les hommes du Nord et leurs alliés, lesquels n’hésitent pas à torturer et exécuter sauvagement tous ceux qui ne manifestent pas un farouche idéal révolutionnaire.

Il en résulte une incroyable succession de tunnels, d’entrepôts, d’abris et de postes de commandement souterrains que les Américains, qui répugnent à s’y engager les rares fois où ils les découvrent, baptisent aussitôt "fourmilières".

Comme le Nord-Vietnam est un pays du Tiers-Monde, on y trouve également fort peu d’industries ou d’infrastructures qui méritent le coût des bombes, et sur lesquelles les dites bombes seraient susceptibles d’avoir un effet.

En fait, si l’on considère le prix des bombes, celui des avions, la formation et les salaires des pilotes, etc. il faut dépenser 10 dollars américain pour détruire un seul dollar de valeur Nord-Vietnamienne. Et comme tout ce que l’on détruit, en ce compris les locomotives, le matériel militaire ou les réserves de carburant, est automatiquement remplacé par Moscou ou Pékin, l’exercice tout entier n’aboutit qu’à un gigantesque gaspillage de ressources, au plus grand déplaisir des aviateurs, qui ont de plus en plus l’impression de risquer leur vie pour rien.

En limitant les frappes à certaines zones géographiques bien définies, on crée ailleurs de véritables sanctuaires où l’ennemi bénéficie d’une totale impunité. En marquant plusieurs semaines de pause entre chaque campagne de bombardement, en guise de bonne volonté et dans l’espoir – toujours démenti – de le faire réfléchir et de l’amener à négocier, on lui permet au contraire de souffler et de reprendre des forces en vue de nouvelles attaques, comme celle du Têt, le 31 janvier 1968.

Lorsque "Rolling Thunder, se termine, à la fin de 1968, le divorce entre aviateurs et pouvoir politique est quasiment consommé…

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