... A Alamagordo, l’armée américaine va procéder au premier essai d’une bombe atomique. Du moins au premier essai "officiel" puisque le mystère demeure – nous y reviendrons un jour – sur deux tests qu’auraient effectués les Allemands quelques mois plus tôt.
Au petit matin du 16 juillet 1945, donc, "Gadget" - c’est le nom de cette bombe construite de bric et de broc – est mis à feu, déclenchant une explosion équivalant à 18 kilotonnes de TNT ou, si l’on préfère, à 18 000 bombardiers qui, chacun au même moment, largueraient une bombe d’une tonne au même endroit !
Le problème des "rendements décroissants" est a priori - mais n'anticipons pas - définitivement enterré puisque la seule limite encore possible semble être celle de l’imagination humaine en matière de destruction de masse.
Après ce test ô combien concluant, reste néanmoins à accomplir l'essentiel : larguer sur le Japon une bombe atomique qui n'existe pour l'instant qu'en deux exemplaires, par ailleurs de conceptions totalement différentes.
Pour les acheminer sur des milliers de kilomètres d'océan, le transport aérien est rapidement écarté - ne serait-ce qu'en raison des risques liés au décollage et à l'atterrissage –ce qui ne laisse que la solution maritime.
Transportée par train spécial depuis le Nouveau Mexique, "Little Boy" - la future bombe d'Hiroshima - est chargée dans le plus grand secret à San Francisco sur le croiseur lourd Indianapolis, qui appareille aussitôt pour l'île de Tinian.
L'équipage ignore tout de la mystérieuse cargaison qui, par précaution, a été camouflée et installée sur un radeau. Les ordres sont stricts : silence radio absolu, et seule la cargaison a de l'importance. En cas de naufrage, le radeau devra être mis à la mer avant même les canots de sauvetage.
La traversée s'avère pourtant sans histoire. Dès son arrivée à destination, le 26 juillet, la bombe est déchargée, abritée dans un endroit éloigné de la base, et sévèrement gardée. Bientôt, le B29 "Enola Gay" l'emportera vers son objectif.
L'Indianapolis n’aura pas cette chance : ayant repris la mer pour Leyte, où il doit participer à des exercices de tir, il est torpillé dans la nuit du 29 au 30 juillet 1945, et coulé sans même avoir eu le temps de lancer un SOS. Près de 850 hommes, sur un équipage de 1 200, ont le temps de se jeter à la mer avant que le navire ne sombre. Mais quand les secours arrivent enfin, le 02 août, il ne reste que 318 survivants. Tous les autres - plus de 500 hommes - sont morts d'épuisement, noyés, ou dévorés par les requins (1), dans ce qui reste à ce jour le pire désastre de la marine de guerre américaine.
(1) cette histoire tragique est notamment évoquée dans le film « Jaws »
Au petit matin du 16 juillet 1945, donc, "Gadget" - c’est le nom de cette bombe construite de bric et de broc – est mis à feu, déclenchant une explosion équivalant à 18 kilotonnes de TNT ou, si l’on préfère, à 18 000 bombardiers qui, chacun au même moment, largueraient une bombe d’une tonne au même endroit !
Le problème des "rendements décroissants" est a priori - mais n'anticipons pas - définitivement enterré puisque la seule limite encore possible semble être celle de l’imagination humaine en matière de destruction de masse.Après ce test ô combien concluant, reste néanmoins à accomplir l'essentiel : larguer sur le Japon une bombe atomique qui n'existe pour l'instant qu'en deux exemplaires, par ailleurs de conceptions totalement différentes.
Pour les acheminer sur des milliers de kilomètres d'océan, le transport aérien est rapidement écarté - ne serait-ce qu'en raison des risques liés au décollage et à l'atterrissage –ce qui ne laisse que la solution maritime.
Transportée par train spécial depuis le Nouveau Mexique, "Little Boy" - la future bombe d'Hiroshima - est chargée dans le plus grand secret à San Francisco sur le croiseur lourd Indianapolis, qui appareille aussitôt pour l'île de Tinian.L'équipage ignore tout de la mystérieuse cargaison qui, par précaution, a été camouflée et installée sur un radeau. Les ordres sont stricts : silence radio absolu, et seule la cargaison a de l'importance. En cas de naufrage, le radeau devra être mis à la mer avant même les canots de sauvetage.
La traversée s'avère pourtant sans histoire. Dès son arrivée à destination, le 26 juillet, la bombe est déchargée, abritée dans un endroit éloigné de la base, et sévèrement gardée. Bientôt, le B29 "Enola Gay" l'emportera vers son objectif.L'Indianapolis n’aura pas cette chance : ayant repris la mer pour Leyte, où il doit participer à des exercices de tir, il est torpillé dans la nuit du 29 au 30 juillet 1945, et coulé sans même avoir eu le temps de lancer un SOS. Près de 850 hommes, sur un équipage de 1 200, ont le temps de se jeter à la mer avant que le navire ne sombre. Mais quand les secours arrivent enfin, le 02 août, il ne reste que 318 survivants. Tous les autres - plus de 500 hommes - sont morts d'épuisement, noyés, ou dévorés par les requins (1), dans ce qui reste à ce jour le pire désastre de la marine de guerre américaine.
(1) cette histoire tragique est notamment évoquée dans le film « Jaws »
5 commentaires:
Je me suis toujours demandé, sans chercher, si cette histoire au sujet de l'Indianapolis dans Jaws était vraie. Voilà ma curiosité rassasiée :-)
Quel plaisir de vous lire tous les jours !
Les allemands n'ont jamais fait d'essai de bombe atomique. ça a été prouvé par une enquête récente dans une galerie de mine.
Il y a de sérieuses interrogations, et un livre très documenté sur le sujet :
http://www.amazon.fr/bombe-Hitler-tentatives-allemandes-nucléaire/dp/2702138446
Bonjour! Excellent blog toujours instructif , compliments...
La recherche nucléaire allemande n'était pas vraiment développée ni prioritaire, même si les premiers travaux sur la fission nucléaire sont allemands (Otto Hanh et Lise Meitner -qui émigrera aux USA car Israélite- en 1938)
Dans les mémoires d'Albert Speer, Il est bien indiqué que (contrairement à la recherche sur les fusées à Peenemunde ) les projets des atomistes allemands , par ailleurs contrariés et retardés par l'émigration des savants juifs (Einstein , Lise Meitner, Niels Bohr) n'avaient rien du caractère pharaonique des projets américains et des immenses installations d'Oak Ridge aux USA.
Les physiciens allemands manquaient de grands Cyclotrons (ils firent main basse à Paris sur celui de Joliot-Curie qui était ce qu'on trouvait de mieux en Europe en 1940) et envisageaient surtout la fabrication du "moteur atomique" , autrement dit le réacteur à fission(la pile atomique) avec pour application projetée le montage à bord des navires et principalement des sous-marins, ce qui était effectivement une voie d'avenir, comme l'après guerre et l'USS Nautilus le démontreront.
L'écrivain Lothar Buchmann (plus connu pour le livre "Das Boot", magistralement adapté au cinéma) a d'ailleurs écrit un livre de science fiction / uchronie intitulé "Der Atomschiff", le navire atomique.
La première pile atomique allemande (non fonctionnelle) était implantée à Haigerloch et fut saisie en 1945 par une équipe de savants anglais dans une opération parallèle à l'opération Paperclip des américains , menée par le physicien Samuel Goudsmit...son développement avait d'ailleurs été retardé par la "bataille de l'eau lourde" (récupération du stock mondial d'eau lourde , un modérateur atomique, comme le graphite) par les services secrets français, en pleine débâcle de 39-40 puis sabotage de l'usine Norsk Hydro de Vemork en Norvège par des résistants norvégiens.
Les savants allemands capturés en 1945 par les anglais avaient été mis au frais dans une cage dorée (le manoir de Farm Hall, qui était "microté" de la cave au grenier) .
Lorsque éclata la bombe d'Hiroshima les savants allemands bouclés à Farm Hall ne voulurent pas y croire et parlaient entre eux d'un bluff américain....jusqu'à ce que la presse donne plus de détails et que Heisenberg, le plus "pointu" d'entre eux, refasse les calculs et se rende à l'évidence (Cf les mémoires du conseiller en espionnage scientifique de Churchill, RV Jones).
Hitler n'était pas aussi inculte en matière scientifique que sa modeste origine le laisserait supposer...mais pour son malheur (et le bonheur des alliés) son consultant favori , le Physicien et prix Nobel 1911 Philipp Lenard , nazi de longue date était totalement dépassé (il avait élaboré une théorie atomique erronée et fumeuse, celle dite de l"atome axial"...et en bon nazi antisémite considérait Einstein et sa relativité comme le Picasso de la Physique
Bonjour! compliments pour ce blog...mais petite erreur d'orthographe : c'est à AlamOgordo (ou alternativement à Los AlamOs) qu'a été essayée la bombe atomique expérimentale dite "Gadget".
le toponyme en question vient du mot espagnol AlamO qui signifie amandier etde l'adjectif gordo (gros, trapu).
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