mardi 24 mars 2009

2207 - grenouillages

... au Nord, la progression des Anglo-Canadiens, bien qu'entamée dès le 8 août est, comme à l'accoutumée, beaucoup plus laborieuse, puisqu'il faut attendre le 16 pour que la 1ère Armée canadienne du général Crerar (à laquelle est rattachée la 1ère D.B polonaise du général Maczek) réussisse enfin à s'emparer de Falaise.

Reste maintenant à refermer la poche entre Falaise au Nord et Argentan-Chambois au Sud,... ce qui pourrait passer pour un rien mais va néanmoins prendre cinq jours du fait de la résistance acharnée des Allemands mais aussi... des multiples querelles d'ego et de stratégies entre Alliés, que la réorganisation du 1er août (1) n'a fait qu'exacerber.

Côté américain, Bradley, hanté par la crainte de voir soldats britanniques, canadiens, polonais, français et américains se tirer mutuellement dessus dans la confusion la plus totale, a décidé de respecter à la lettre les zones d'opérations définies par Eisenhower, et donc de bloquer Patton à Argentan,... s'attirant au passage une volée de bois vert de la part de ce dernier, qui exigeait au contraire de remonter directement sur Falaise.

Côté britannique, Montgomery est toujours aussi lent à la détente,... sans que l'on sache très bien si sa légendaire prudence se trouve à présent renforcée par le fait d'avoir dû céder l'ensemble du commandement opérationnel à Eisenhower, et de se retrouver avec un Bradley désormais devenu son égal.

S'y ajoutent, côté canadien, l'inexpérience de Crerar, qui ne dispose de sa propre Armée que depuis le 1er août; côté polonais, les légitimes réticences de Maczek, à qui tout le monde demande de sacrifier ses hommes pour fermer la poche à lui tout seul; et enfin, côté français, l'insubordination notoire de Leclerc, qui relève officiellement de Patton mais ne prend officieusement ses ordres que de Gaulle, lequel a bien davantage envie de voir la 2ème D.B. voler au secours des Parisiens - ce qui finira d'ailleurs par arriver (2) - plutôt qu'à celui des Polonais retranchés sur le Mont Ormel

Finalement, l'idéal, pour les uns et les autres, serait de voir l'Aviation empêcher toute sortie, et liquider toute résistance allemande dans la poche,... sans qu'un seul fantassin ou tankiste allié soit encore appelé à verser son sang...

(1) Saviez-vous que... - 2188 -
(2) initiée dès le 13 août par les gendarmes, la révolte des Parisiens prendra progressivement de l'ampleur, forçant Eisenhower à céder une semaine plus tard à la demande de Gaulle d'envoyer la 2ème D.B. à Paris, en compagnie d'une division d'infanterie américaine

2 commentaires:

Anonyme a dit...

"de Gaulle, lequel a bien davantage envie de voir la 2ème D.B. voler au secours des Parisiens"
... et surtout d'éviter toute tentation des communistes de proclamer sur les marches du Palais-Bourbon un gouvernement provisoire dans le style de l'éphémère "soviet de Strasbourg" de novembre 1918

D'Iberville a dit...

D'où son empressement aussi à faire reconnaître son gouvernement comme le seul légitime avant le Débarquement, puis à nommer les préfets dès le début de la Libération...