vendredi 30 janvier 2009

2154 - les gars de la Kriegsmarine

... dès le soir du 6 juin, la cinquantaine de sous-marins allemands stationnés sur le littoral atlantique reçoivent l'ordre de prendre la mer pour se porter au devant de l'immense flotte d'invasion alliée.

Comme la plupart d'entre eux sont toujours dépourvus de schnorchel (1), ils ne peuvent donc naviguer qu'en surface, à une vitesse moyenne de 12 noeuds (25 kms/h), ce qui les rend très vulnérables aux appareils alliés de lutte anti sous-marine. Pour se soustraire à l'attaque d'un avion, un U-boot sans schnorchel n'a en vérité d'autre choix que de plonger, et donc de passer sur les moteurs électriques, avec pour effet de réduire la vitesse de moitié, mais surtout d'épuiser très rapidement les batteries, ce qui le contraint alors à faire surface pendant plusieurs heures pour les recharger,...et le remet à la merci des avions durant le même laps de temps.

Conscients de ce cercle vicieux, les aviateurs britanniques ont élaboré, dès le printemps 1944, un système fort complexe de "patrouilles-bouchons", dont le but essentiel est de contraindre les U-boot à demeurer en immersion, et à épuiser leurs batteries, ou à faire surface... pour y être détruits. Dans la nuit du 6 au 7 juin, ce système va très vite faire la preuve de sa redoutable efficacité, puisqu'une demi-douzaine d'U-boot sont détruits ou gravement endommagés.

Ce petit jeu du chat et de la souris continue les jours suivants : plus les U-boot se rapprochent des côtes normandes, plus leur vitesse diminue, plus ils doivent se tapir longtemps sur le fond, et plus ils se retrouvent victimes d'attaques, souvent mortelles, une fois rendus à la surface. Le 12 juin, alors que près d'un tiers des U-boot "sans schnorchel" ont déjà été coulés ou rendus incapables de combattre, l'amiral Doenitz doit reconnaître sa défaite, et sonner le rappel des survivants, qui ne sont pas parvenus à placer une seule torpille sur un navire allié, ni même à s'en approcher.

Quant à la dizaine d'U-boot "avec schnorchel", leur capacité à naviguer indéfiniment en plongée sur les diesels leur permet certes, dans une certaine mesure, d'échapper à la vigilance des avions, mais limite également leur vitesse à 6 noeuds. Et de fait, il faut attendre le 15 juin, soit neuf jours après le débarquement (!), pour que le premier d'entre eux soit en mesure de couler un LCT devant le littoral normand.

Au final, l'action conjuguée des U-boot, mais aussi des vedettes lance-torpilles, des mouilleurs de mines ou encore des nageurs de combat de la Kriegsmarine ne permettra de détruire qu'une soixantaine de navires, soit moins de... 1 % de la flotte alliée.

(1) Saviez-vous que... 2101

3 commentaires:

Anonyme a dit...

Tu as mis janvier au lieu de juin

D'Iberville a dit...

c'est corrigé, merci ;-)

Anonyme a dit...

Concernant les ataques de U boote dans la manche , il faut se souvenir que cette mer est peu profonde, le maximum est à 70 M dans la fosse des Casquets (que les mangeurs de rosbifs apellent Hurd's deep) et aileurs c'est une moyenne de 30 mètres, voire moins...pour échapper à un grenadage et aux détecteurs anglais , toujours plus perfectionnés il n'est pas question de plonger à 100 ou 150M (ce dont les U boot étaient capables même si c'était au delà des limites théoriques prévues par les ingénieurs) de plus c'est un e mer resserréde ,et partcourue de puissants courants de marée...un vrai cauchemar de sous mariniers