jeudi 29 janvier 2009

2153 - mauvaises prévisions

... leurre ou pas, l'État-major allemand ne peut évidemment rester sans réagir, et laisser ainsi les troupes alliées se répandre en Normandie.

Et même si la Normandie ne s'avère en définitive qu'une simple diversion au profit du Pas-de-Calais - comme la plupart le pensent encore - jamais les Alliés ne sacrifieraient des milliers de combattants par simple caprice : il est évident qu'un "Second Front" vient de s'ouvrir en France, et qu'il faut donc rameuter le ban et l'arrière-ban de la Wehrmacht et de la Luftwaffe.

Comme le Débarquement était prévu de longue date, des plans ont naturellement été élaborés à cette fin, et des ordres ont d'ailleurs déjà été donnés pour acheminer sur les côtes de France des avions, des tanks, des soldats jusque-là stationnés en Belgique, en Hollande, en Scandinavie, en Allemagne, ou même en URSS.

C'est pour leur laisser le temps de se rendre sur place que Hitler, bien conscient des problèmes logistiques, avait ordonné la construction du "Mur de l'Atlantique" qui, à défaut de briser l'Invasion alliée à lui seul, devait au moins résister pendant deux ou trois jours, jusqu'à l'arrivée des renforts.

Le problème, c'est que ces millions de mètres cubes de béton et d'acier n'ont résisté que quelques heures : même à Omaha Beach, le rempart n'a en effet pas tenu plus d'une demi-journée, ce qui a permis aux Alliés de se répandre sur la terre ferme, avec leurs véhicules et leurs blindés, beaucoup plus rapidement que prévu, plaçant dès lors les Allemands face à une situation à laquelle ils ne s'étaient nullement préparés .

L'autre problème, beaucoup plus grave, c'est que les planificateurs ont a contrario dramatiquement sous-estimé le temps qu'il leur faudrait pour acheminer leurs propres renforts. Pris entre les attaques de la Résistance française et celles des chasseurs-bombardiers alliés, les convois allemands vont mettre des jours, et même des semaines, pour rejoindre le Front, laissant pour longtemps aux seuls commandements locaux le soin de se débrouiller comme ils peuvent, et avec les faibles moyens dont ils disposent...

Aucun commentaire: