mardi 21 septembre 2004

562 - l'avion-canon

... confrontés eux aussi à la nécessité de détruire les tanks de leurs adversaires, les anglo-américains s'aventurèrent, tout comme les Allemands, sur la voie de "l'avion-canon", montant un 37mm sur le Bell P39 "Airacobra" dont les Russes firent grand usage.

Pour la lutte anti-navires, les Britanniques parvinrent à installer le Molins 57mm anti-chars sur le De Havilland Mosquito, et même à tirer avec,... ce qui n'était pas un mince exploit compte tenu des contraintes physiques que cette arme imposait à un bimoteur presque entièrement construit en bois.

Les Américains firent mieux encore, en montant un canon de 75mm dans le nez d'un bimoteur B25. Avec ce canon, et quatorze (!) mitrailleuses de 12.7mm, l'engin disposait certes d'une puissance de feu terrifiante - et à vrai dire sans équivalant dans le monde - mais la cadence de tir et la portée utile de cette arme étaient si faibles que le pilote pouvait à peine tirer un ou deux obus avant d'avoir dépassé la cible.

Dangereusement alourdie, cette variante du B25 devenait également si vulnérable que dans les unités opérationnelles, il n'était pas rare de voir les mécaniciens démonter le canon afin de rendre quelque mobilité au malheureux B25.

Conscients de ces handicaps, les ingénieurs de Beech préférèrent partir d'une feuille blanche plutôt que d'essayer d'adapter pareille arme à un avion déjà existant. Le résultat - le Beech 28 "Destroyer" était en tout point convainquant, et les tests réalisés en 1945 sur les deux prototypes donnèrent entière satisfaction.

Hélas, à cette date, la guerre était déjà virtuellement terminée, alors que l'apparition des avions à réaction, ainsi que la généralisation des roquettes air-sol, renvoyèrent les Beech Destroyer, et le concept-même d'avion-canon, au musée des armements obsolètes...

1 commentaire:

Anonyme a dit...

Ce n'est pas par ce qu'une structure est en bois qu'elle est forcément fragile...on a construit des charpentes de salles de sport , voire des ponts et des passerelles en bois contrecollé, qui sont très élégants et très solides.
L'antique automobile de sport so british (toujours fabriquée) la Morgan est en tôles d'aluminium sur armature de frêne..quand les crash tests et les ceintures de sécurité sont devenues obligatoires on a bien cru que c'était la fin de la route...eh bien non , les ancrages de ceintures de sécurité résistaient parfaitement au choc....et la fabrication (très chère et au compte goutte ) continue à ce jour...

Plus fort encore , en 1943-44 les anglais décidèrent de navaliser le Mosquito en lui ajoutant un renfort interne et un crochet d'appontage (c'était pour uttiliser la bombe rebondissante Highball -antinavires- de Barnes Wallis)
L'as des pilotes d'essai de la Fleet air arm (Eric Brown) essaya le monstre (avec des moteurs gonflés et des hélices quadripales à pas fixe...et réchappa de justesse à l'arrachement du crochet mais la queue résista et il en fut quitte pour un passage en rase flotte où paraît il arracha des plumets d'écume à la crête des vagues... .
Par la suite , avec un renfort plus épais et un croc renforcé , il réussit une longue série d'appontages pour valider le mosquito spécial (mais toujours en bois) ce quidevait déboucher sur la version navale de l'oiseau , le sea hornet.

En fait l' inconvénient du bois est sa vulnérabilité dans le temps qui nécessite des traitements , des peintures , des décapages et réimprégnation...et la disparité des fournitures (mère nature n'est pas une usine avec des normes de fabrication)