dimanche 16 mars 2025

8226 - Que sont-ils devenus ? (2)

Raeder, avec son bâton de grand-amiral, en juin 1939
* A l'instar de tous les autres, le Premier Lord de la Mer Dudley Pound, qui n’avait jamais voulu risquer un seul de ces cuirassés ou croiseurs à proximité de Douvres, ne fut pas inquiété par la Commission Bucknill. Cinq mois plus tard, il échappa également à tout blâme après la tragédie du convoi PQ-17,… pour lequel il n’avait pas non plus voulu risquer un seul de ces mêmes et précieux bâtiments ! Souvent décrié, mais jamais formellement accusé de quoi que ce soit, Pound demeura donc à son poste jusqu’à ce que sa santé de plus en plus chancelante le contraigne finalement à la démission le 05 octobre 1943,… deux semaines seulement avant sa mort.

* Le commandant-en-chef de la Kriegsmarine, l’amiral Erich Raeder, qui avait tant voulu faire renaître la flotte de surface allemande et, à ce titre, s’était fréquemment querellé avec Hitler, ne bénéficia pas longtemps du succès du Channel Dash. De plus en plus critiqué par le Führer, qui ne cessait de lui reprocher les insuccès, mais aussi le coût (!), des grands navires de combat, Raeder finit par jeter l’éponge et par démissionner le 30 janvier 1943, suite à la débâcle de ces mêmes grands navires en Mer de Barents, contre le convoi JW-51B. Demeuré sans véritable affectation, mais avec solde complète, jusqu’à la fin de la guerre, Raeder fut capturé par les Soviétiques en juin 1945, et brièvement incarcéré à Moscou avant d’être transféré à Nuremberg pour y être jugé par le Tribunal international, lequel l'estima coupable de tous les chefs d’accusation et le condamna à la prison à vie. En septembre 1955, il fut toutefois libéré "pour raisons de santé", et mourut cinq ans plus tard.

* En tant que commandant-en-chef des défenses de Douvres, l’amiral Bertram Ramsay aurait lui aussi pu se voir reprocher bien des choses par la Commission Bucknill,... à commencer par son apathie face aux indices de plus en plus nombreux attestant de l'arrivée des navires allemands ! Mais comme personne, au sein de l'appareil militaire britannique, ne souhaitait sérieusement adresser le moindre blâme au "Sauveur de Dunkerque", Ramsay put tranquillement poursuivre sa carrière, et même se voir proposer, plus tard, le commandement de l’Opération Neptune, autrement dit de la partie navale du Débarquement de Normandie. Il mourut le 02 janvier 1945, dans le crash au décollage du Lockheed Hudson qui devait le conduire à Bruxelles.

1 commentaire:

Anonyme a dit...

Hé bé, que de métal brillant sur ce Gross-Admiral!!! ; En France les petits malin des carrés d'officiers avaient donné à l'amiral Thierry d'Argenlieu le surnom d' "Amiral Ruolz" (le Ruolz étant une imitation clinquante de l'argent....et une ingénieuse contrepéterie transformait Thierry d'Argenlieu en "Tient lieu d'Argenterie" (d'où le Ruolz) ...Ca aurait assez bien convenu aussi à Raeder, même sans contrepéterie ...Les haut dignitaires nazis (à commencer par Goering) étaient connus pour le côté très voyant de leurs uniformes de parade , un psychiatre freudien aurait sans doute des choses intéressantes à dire là dessus. Plus sérieusement on peut s'étonner de la sévérité du verdict de Nurenberg (probablement voulu par les anglais qui n'avaient pas digéré la destruction de leur empire et de leur marine marchande), alors même que Dönotz, nettement plus nazi et beaucoup plus destructeur avec ses U boot a eu un verdict plus clément...