Escorteurs allemands lors du Channel Dash, survolés par des chasseurs de couverture |
Mais peu auparavant, à l’Ouest du Touquet, une autre paire de Spitfire en patrouille a elle aussi débouché au-dessus de la flottille allemande,… pour en être aussitôt chassée par la force de couverture et contrainte, elle aussi, de s’en retourner à tire d’aile vers sa base sans songer, elle non plus, à rompre le sacro-saint silence radio !
Pire encore : lorsque les deux pilotes font leur rapport, une quinzaine de minutes plus tard, ceux-ci se contentent de mentionner "une trentaine ou une quarantaine de navires escortés par cinq destroyers ou vedettes lance-torpilles",… ce qui évoque tout de même infiniment plus le passage d’un convoi de cargos que celui des fameux grands navires de guerre allemands que tout le monde croit encore à Brest !
Depuis le début de l’Opération Zerberus, la malchance, le manque de moyens, les défaillances techniques, les erreurs humaines, le manque d’imagination, et même l’excès de discipline, se conjuguent donc au détriment des Britanniques,... et au plus grand profit des Allemands qui, à chaque minute inutilement perdue par leurs adversaires, progressent quasiment d’un kilomètre supplémentaire !
Ce n’est finalement qu’à 11h10, soit après l’atterrissage de la patrouille de Beamish, que l’incroyable vérité éclate enfin et commence enfin à se répondre dans les complexes rouages de la machine de guerre britannique : les Scharnhorst, Gneisenau et Prinz Eugen ont bel et bien quitté leur repère brestois, sont bel et bien occupés à foncer à travers La Manche et, pire encore,… sont déjà rendus à Boulogne !
Il faut immédiatement passer à l’action, mais le problème, c’est que l'action prévue, le Plan Fuller, repose, comme nous l'avons dit, sur l’absolue conviction qu’on aura tout le temps nécessaire, et pas seulement quelques dizaines de minutes, pour organiser des attaques dignes de ce nom et, surtout, que les dites attaques seront menées de nuit, et en aucun cas en plein jour contre un adversaire qui aura dès lors tout le loisir de les voir arriver et qui bénéficiera de surcroit d’une abondante couverture aérienne !
1 commentaire:
Rendus devant Boulogne, c'est presque cuit pour les Anglais , ou gagné pour les Allemands, en tous cas pour les forces navales...il y a 15 nautiques jusqu'à Calais (le point le plus étroit), soit une demi heure de marche à toute vapeur . Les destroyers anglais (pas du premier choix , les bateaux récents et efficaces sont en haute mer pour la bataille de l' Atlantique) sont basés à Harwich ( 60 milles de la côte hollandaise , 2heures de route à 30 Kts ) et même à supposer que ce bâtiments soient sous pression (sinon c'est plus d'une heure de délai pour découvrir les cheminées, allumer les feux, monter en température/pression pour les chaudières...etc), il y a toutes les chances de se retrouver quasiment derrière la flotte allemande, en chasse, avec un désavantage criant de la balance des forces (les destroyers allemands sont équipés de canons de 127 , quasiment du matériel de croiseur ....et on ne parle pas de l'artillerie des gros navires)...Restent les mines larguées par avion, et les avions torpilleurs (qui sont des Swordfish , particulièrement lents et vulnérables , les anglais ont bien essayé de les remplacer par des Fairey Barracuda ( assez médiocres)...
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