jeudi 3 octobre 2024

8062 - un Crime raciste ?

Fuir les flammes... mais où ?
... aujourd’hui, et pour certains, le Bombardement de Tokyo, et plus tard ceux de Hiroshima et Nagasaki, constitue également un crime profondément raciste, puisque perpétré par des Blancs, que l’on n’hésiterait pas à qualifier d’Angry White Men, sur des Japonais, pour ne pas dire sur des Jaunes, et attendu qu’un tel crime, affirment-ils n’aurait jamais été perpétré par ces mêmes Blancs sur d’autres Blancs, et en l’occurence sur des Allemands.

Là encore, cette assertion n’est pas non plus dénuée de tout fondement.

Bien avant la guerre, et quelle que soit leur nationalité, les colons blancs présents en Asie et dans le Pacifique n’éprouvaient en effet trop souvent que mépris pour les autochtones et, intellectuellement comme racialement, s’estimaient largement supérieurs à eux; et depuis le début de la guerre, les soldats américains - et le fait ne saurait être contesté - respectaient infiniment moins les soldats japonais que les soldats allemands, et traitaient infiniment moins bien les blessés et (très rares) prisonniers japonais que les blessés et (fort nombreux) prisonniers allemands.

Mais il faut en revanche souligner  qu’avant la guerre, les Japonais méprisaient tout autant les Occidentaux et que, depuis le début de la guerre, ils n’avaient non plus rien fait pour se rendre sympathiques à leurs yeux !

Ils avaient et continuaient par exemple de multiplier les exactions à l’endroit des prisonniers de guerre occidentaux, systématiquement affamés, torturés, astreints  à des marches à la mort ou à du travail forcé dans des conditions abominables, notamment pour la construction du tristement célèbre Chemin de Fer de Birmanie

De plus, et contrairement aux Allemands, les soldats japonais préféraient systématiquement la mort à la reddition, se suicidaient en masse pour ne pas céder à celle-ci, et n’hésitaient pas non plus, lorsque blessés, à carrément se faire sauter à la grenade en compagnie du soldat ou du brancardier américain assez fou pour chercher à leur porter secours !

1 commentaire:

Anonyme a dit...

Bonjour! excellent blog! Mépris et racisme réciproque, oui certainement , et depuis longtemps : La mission militaro capitaliste du Commodore Perry et de ses "navires noirs" en 1853 (Les navires à vapeur , chauffant au charbon, portant des gros canons dont le japon féodal n'avait pas l'équivalent) destinée à ouvrir le commerce avec les USA par la "politique de la canonnière" qui fit perdre la face aux samouraïs et à l'empereur de l'époque, obligés à la fin du XIX° siècle de virer de bord à 180° et d'initier l'ère Meiji , une politique de modernisation (avant tout miliaire) à marches forcée , qui mène tout droit à la guerre Russo Japonaise , et le trop fameux "Chasser (de Corée) les singes jaunes à coups de casquette" , une suffisance bouffie d'orgueil qui débouche sur les déculottées mémorables de Port Arthur et Tsou-shima...et un appétit de conquêtes japonais en Corée et en Chine.
Mais il y a aussi un courant de sympathie pour les japonais : C'est vrai en Angleterre à travers les écrits de Lafcadio Hearn , tout le contraire d'un raciste -et pour cause- un écrivain irlando-grec qui a perdu son job de journaliste aux USA pour avoir épousé une créole , qui s'installera ensuite au japon, épousera en seconde noces une japonaise et prendra la nationalité japonaise sous le nom de Koizumi Yakumo...Il fera connaître le japon sous un jour favorable et un brin folklorique dans la sphère anglo-saxonne. Ca c'est pour le versant intellectuel, mais côté buisness, les chantiers navals anglais feront des affaires en or en fournissant des navires de guerre au japon (qui d'ailleurs s'associera à la flotte anglaise durant la guerre de 14-18).

En France aussi il y a le même genre d'engouement (le style d'ameublement des années 1880 est souvent très "Japonisant") .
L'écrivain et officier de marine Pierre Loti (Un esthète raffiné) mettra le japon à la mode à travers ses romans (Madame Chrysanthème), Un autre officier de marine (Charles Bargone alias Claude Farrère fera de même à travers divers écrits dont "La Bataille" (qui relate la bataille de Tsoushima vue du côté japonais et dont l'héroïne , nommée Mitsouko donnera son nom...à un parfum de Guerlain) .
Le commandant Le Prieur (encore un officier de marine ) sera le premier à faire voler un planeur, puis un avion motorisé au japon et s'initiera au judo , qu'il importera en France, avant d'inventer les roquettes air-air (qui firent un carnage de ballons d'observation allemands durant la guerre de 14 ) et le scaphandre autonome à bouteille d'air comprimé (15 ans avant Cousteau) .
Bien entendu il ya aussi un volet marchand de canons : La première flotte de guerre japonaise est en grande partie due à un ingénieur français (Emile Bertin , qui sera aussi le concepteur et maître d'oeuvre des arsenaux japonais , dont Sasebo, le Toulon Nippon).
Dans les années 30 les reportages d'Albert Londres et de son collègue Ludovic Naudeau sont plutôt laudateurs concernant le Japon (Même si Albert Londres révisera ensuite sa position après avoir constaté les atrocités japonaises en Chine) et les aviateurs japonais qui réussissent un raid Tokyo - Le Bourget (avec un appareil de fabrication nationale) sont fêtés et acclamés presque comme Lindbergh...
Un des plus célèbres et admirés peintres parisien "montparnos" est le japonais Foujita et son style influencera Claude Monet...et bien d'autres

En fait plus qu'un mépris raciste , il y a un binôme admiration - répulsion , doublé d'une inquiétude sur le "péril jaune" et un questionnement angoissé sur la soidisant "mission civilisatrice de l'Homme blanc.