mardi 10 septembre 2024

8039 - à l'abordage !

Le Somderkommando Elbe, ou l'abordage volontaire et systémique...
... du Sonderkommando Elbe, on pourrait dire qu’il se situe quelque part, au niveau de la probabilité de survie du pilote, entre le tandem Natter/Reichenberg - qui n’en offre pour ainsi dire aucune - et le Mistel - où le pilote a cette fois de bonnes chances d’en sortir vivant.

En pratique, il s’agit à présent de recourir à des chasseurs en tout point conventionnels, mais que leurs pilotes lanceront en grand nombre contre les bombardiers américains en recourant à l’abordage.

Détruire un avion ennemi par abordage n’est certes pas, en soi, une idée nouvelle : tous les belligérants de la 2ème G.M. y ont en effet eu recours à un moment ou un autre, que ce soit par accident (par exemple lors d’une attaque frontale) ou alors volontairement, lorsque le pilote de chasse blessé, désespéré, ou aux commandes d’un appareil trop endommagé, a finalement eu l’idée de recourir à ce moyen extrême pour se débarrasser de l’appareil de son adversaire.

Au début de l’Opération Barbarossa, nombre de pilotes russes ont d’ailleurs eu recours à cette méthode contre des bombardiers allemands, et les pilotes allemands de "Sturmbock" l'ont également pratiquée au détriment des bombardiers américains, mais aucun d’entre-eux ne s’y était longuement entraîné et préparé au préalable, ni ne s’était levé le matin avec la ferme intention d’y recourir quelques heures plus tard, et de ne recourir qu’à cette méthode-là et à l’exclusion de toute autre.

En décembre 1944, le colonel Hajo Herrmann a néanmoins repris l’idée à son compte, et proposé de rendre l’abordage non seulement volontaire, mais aussi, et surtout, systématique et mené à grande échelle, histoire - une fois encore - de frapper un "Grand Coup"...

1 commentaire:

Anonyme a dit...

Excellent blog...Si les soviétiques avaient eu recours à la tactique du Taran, c'était en raison d'un constat de faiblesse: Leur chasseur standard, le monoplan Polikarpov I 16, très trapu, très semblable aux ultra dangereux avions de course Gee Bee américains que Doolittle avait pilotés, avait commencé à tirer la langue dès la Guerre d'Espagne , en 1936, face aux premières générations de Messerschmitt 109...et pour diverses raisons (en particulier la parano de Staline et ses purges, qui avaient expédié Mikoyan, Yakovleff , Gurévitch, Polikarpov et quelques autres grands ingénieurs dans des camps en Sibérie) la relève (les Yak et les Lavotchkine) tardait à venir.

Le Taran consistait en un abordage contrôlé des bombardiers allemands, avec le très manoeuvrant et très robuste I16 pour hacher menu le plan de profondeur (qui était encore en bois et toile sur les premières générations de bombardiers allemands) avec l'hélice métallique du I16...La propagande politique stalinienne en fit tout un fromage (Le Taran est l'apanage des héros soviétiques , proclamait une affiche de1941) ce qui était de bonne guerre...psychologique, mais dès que des avions plus performants furent disponibles , les consignes des généraux de la chasse soviétique interdirent ou déconseillèrent fortement le Taran.
Cette tactique avait donné quelques résultats contre des bombardiers moyens non équipés de tourelles de queue...et il y eut des (rares) pilotes russes qui survécurent à deux ou trois attaques Taran réussies

Par contre,, en 1945 les gros bombardiers anglais et surtout américains étaient des porc-épics volants hérissés de mitrailleuses et, de plus en plus , de construction tout métal...ce qui rendait la tactique Taran bien plus dangereuse et bien moins efficace