mercredi 11 septembre 2024

8040 - le Sonderkommando Elbe

L'abordage volontaire et systémique : sur le papier, c'était simple...
... aux "Sturmbock" fortement armés et blindés, donc lents et lourds, qui s’en prenaient jusque-là aux bombardiers américains en crachant le feu de toutes leurs armes, Herrmann a proposé de substituer des appareils au contraire débarrassés de tout armement et de tout blindage !

Ainsi allégés de plusieurs centaines de kilos (!), ces derniers parviendront, en théorie, à échapper aux chasseurs d'escorte alliés. Et dans la mesure où il ne s'agit plus de viser un bombardier, mais carrément de s'écraser dessus, la maestria et l'expérience du pilote, ou la puissance de ses armes de bord, n’ont plus guère d'importance.

Ainsi repensé par Hajo Herrmann, le chasseur n’est plus qu’une arme à usage unique, et son pilote un instrument vaguement réutilisable, dont on peut tout au plus espérer qu'en ne frappant que la partie la plus vulnérable d'un bombardier - généralement l’empennage - ce dernier parviendra malgré tout sinon à ramener son propre avion, du moins à s'en extraire et à sauter en parachute, afin d'être en mesure de reprendre l’air avec un autre avion, quelques heures ou quelques jours plus tard.

En lançant en une seule fois quelque 800 avions-abordeurs à l'assaut d'un seul grand raid de bombardiers américains, Herrmann a également estimé que 400 d'entre eux, soit la moitié, parviendront en pratique à un abordage se traduisant par la destruction d'autant de bombardiers, et que sur ces 400 pilotes, la moitié d'entre eux, soit environ 200, parviendront de surcroît à s'extraire de leur appareil endommagé, et à sauter en parachute.

Les pertes subies par le Sonderkommando Elbe seront donc dans tous les cas sévères,... mais assurément bien plus supportables pour un régime nazi à l’agonie que pour l'opinion publique américaine, plus que jamais désireuse de voir ses boys rentrer le plus vite possible à la maison...

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