lundi 29 juillet 2024

7996 - l'éternelle Reine des Batailles

Malgré l'ampleur des bombardements, la Victoire sera comme de coutume celle de l'Infanterie
... mais quelles que soient les erreurs commises par chaque belligérant, le vainqueur d’une guerre d’attrition est inévitablement celui qui, au bout du compte, finit par disposer de bien plus de soldats, de tanks, de canons et d’avions que son adversaire.

Longtemps indécise, la Bataille de Normandie se solde donc, au bout du compte, par une totale victoire des Alliés qui, en seulement quelques semaines, vont maintenant repousser les forces allemandes de plusieurs centaines de kilomètres, libérer Paris, la plus grande partie de la France, la Belgique, et une partie des Pays-Bas.

A ce stade, et même si leurs appareils continuent de vrombir dans le Ciel, autant le Bomber Command que la 8ème Air Force ont cependant perdu tout intérêt stratégique : plus personne en effet - sauf, peut-être Arthur Harris ! - n’imagine comment elles pourraient encore emporter la décision et contraindre le Reich à la reddition.

Comme l’avaient pronostiqué, dès le début, les chefs de l’Armée de Terre, insensibles aux sirènes de Douhet, la victoire finale se jouera, comme de coutume, au sol, et sera remportée, comme de coutume, par l’Infanterie, cette éternelle "Reine des Batailles"

Mais comme il ne saurait être question de mettre au chômage forcé les milliers de quadrimoteurs que possèdent autant les Américains que les Britanniques, ceux-ci vont donc sévir jusque dans les derniers instants de la guerre, et en particulier à Dresde - nous y reviendrons - et continuer à pilonner impitoyablement les villes et les usines allemandes,... du moins celles qui n’ont pas encore été délocalisées au fond des forêts, des mines ou des tunnels ferroviaires.

Un matraquage qui, toutefois, et contrairement à tout ce qu’avait imaginé Douhet, n’aura en définitive que peu d’effets sur la volonté de résistance allemande et sur la production d’armements (!), ce qui, à la fin du conflit, poussera tout naturellement à en rechercher les raisons et à s’interroger sur les causes de ce qu’on appellera "le miracle allemand"...

1 commentaire:

Anonyme a dit...

Souvenons-nous quand-même que, si en 1944 et 1945, l’Allemagne industrieuse a produit tant et tant d’avions, de chars et autres équipements, cela ne signifie pas que les bombardements ont été inefficaces ou inutiles. Si l’Allemagne a vraiment fabriqué tous ces appareils malgré les bombes, elle en aurait produit encore bien plus, trois fois, quatre fois plus si on n’avait pas mené ces campagnes de bombardement. Imaginez une armée allemande avec 4 fois plus de chars Tiger II et Panther, 4 fois plus d’avions à réaction … ça aurait été encore bien plus difficile de les battre...