samedi 27 juillet 2024

7994 - une immense stupeur

L'Arado 234, ou la solution au problème du (manque de) renseignements....
... à ce stade, et plus que de tanks, d'avions ou de soldats, ce qui manque le plus à l'État-major allemand, ce sont les renseignements, car bien que le Débarquement de Normandie ait eu eu lieu il y a déjà six semaines, personne n'est encore en mesure d'en évaluer la véritable ampleur, et certains en sont même encore à penser qu'il n'est en fait qu'une diversion destinée à masquer un autre débarquement, celui-là dans le Pas-de-Calais.

Les renseignements obtenus jusque-là sont en effet imprécis, souvent contradictoires, et toujours fragmentaires.

Pour se faire une bonne idée de la situation d'ensemble, il faudrait disposer de photographies aériennes,... que les Alliés possèdent en abondance mais que la Luftwaffe, de plus en plus réduite à peau-de-chagrin, est pour sa part incapable d’obtenir, faute là encore d'avions de reconnaissance en mesure de survoler longuement les plages du débarquement sans se faire aussitôt descendre !

En désespoir de cause, on décide alors de recourir aux services d'un "avion miracle" : l'Arado 234.

Apparu un an plus tôt, ce biréacteur termine à peine ses essais. A la fin juillet, les prototypes no 5 et 7 quittent donc l'Allemagne pour Reims. Le 02 août, l'un d'eux effectue la première mission de reconnaissance d'un avion à réaction : à 750 km/h, et 10 000 mètres d'altitude, il photographie consciencieusement les plages, sans jamais être inquiété, ni même repéré, par la chasse alliée.

"En un seul vol de 90 minutes, Erich Sommer avait, à lui seul, réussi ce qu'aucune flotte de reconnaissance de la Luftwaffe n'était parvenue à faire au cours des huit semaines précédentes. Il avait photographié tout le territoire tenu par les Alliés en Normandie. Les 380 photographies qu'il rapporta provoquèrent une immense stupeur : les Alliés avaient en effet débarqué 1,5 millions d'hommes et 300 000 véhicules" (1)

Mais si le résultat dépasse toutes les attentes, il ne sert désormais plus à rien !

"Lorsque les clichés de Sommer furent analysés et interprétés, ce qu'ils révélèrent ne pouvait plus depuis longtemps avoir de conséquences sur la bataille terrestre. Les forces américaines, ayant percé le Front avançaient rapidement vers le Sud. Les photos de l'Arado ne firent que rendre compte en détails d'une bataille déjà perdue" (2)

(1) et (2) Fana de l'Aviation, HS 28, page 45

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