vendredi 26 juillet 2024

7993 - le triomphe de la force brute

soldats britanniques, dans les ruines de Caen, officiellement "libérée"...
... même s'il a préalablement dû la réduire en un gigantesque amas de ruines et de gravats, Montgomery a néanmoins enfin réussi à s'emparer de Caen, devant laquelle il piétinait depuis près de 6 semaines.

De plus en plus décrié, y compris dans son propre camp, pour la lenteur de ses opérations en Normandie, "Monty" estime alors qu'une percée vers le Sud-Est est à présent possible.

Entre Caen et Vimont, Britanniques et Canadiens peuvent en effet compter sur un terrain dégagé, qui se prête infiniment mieux à une charge de blindés que celui, truffé de haies inextricables, sur lequel les Américains sont contraints d'évoluer.

Le premier objectif de cette "Opération Goodwood" - qui se veut une nouvelle fois décisive - est de se débarrasser des unités de Panzers qui se sont retranchées près des aciéries de Colombelles, dont les hautes cheminées constituent autant de formidables postes d'observation.

A l'aube du 18 juillet, un millier d'appareils du Bomber Command vont donc se relayer à nouveau pendant trois heures pour noyer le site - mais aussi tous ses environs - sous un formidable déluge de bombes.

Dans ce véritable enfer de feu et d'explosions, les tankistes allemands sont pour la première fois confrontés à un ennemi contre lequel il n'existe aucune parade, car même lorsqu'elles éclatent à plusieurs mètres d'un char, les bombes de gros calibre, larguées en tapis, dégagent en effet un souffle tel qu'il retourne comme une crêpe jusqu’aux Tiger de 55 tonnes !

En état de choc nerveux, rendus sourds pendant des heures, les survivants n'opposent cette fois qu'une faible résistance aux tanks et à l'infanterie anglo-canadienne. Le 19, les quartiers de Caen situés sur la rive sud de l'Orne sont investis. Le lendemain, la ville, ou plus exactement ses ruines, est entièrement libérée...

Par deux fois, l’usage à outrance de la force brute, celle d'Arthur Harris et de ses gros bombardiers, a donc réussi à emporter la décision, mais au prix, faut-il le dire, d’un nombre incalculable de dommages collatéraux...

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