jeudi 25 juillet 2024

7992 - Quand on ne libère que des ruines...

Caen,... ou la Libération des ruines
... mais, compte tenu du traditionnel manque de précision de l'époque, les projectiles tombent à peu près n'importe où, et n’ont d’autre véritable effet que de raser la quasi-totalité de la ville et de ses faubourgs, provoquant la mort de plusieurs centaines de civils... mais aussi d'incroyables amoncellements de débris et de gravats qui, exactement comme à Cassino, et preuve que l’on n’apprend jamais de ses erreurs, vont maintenant singulièrement gêner la progression des fantassins et des tanks anglo-canadiens !

Car si les frappes du Bomber Command, puis les tirs d'artillerie qui ont suivi, ont quelque peu bousculé les Allemands, ils sont loin d'avoir annihilé leurs défenses... et d'autant moins que, par un cafouillage incompréhensible, l'attaque au sol n'a été déclenchée que 6 heures plus tard,... ce qui leur a laissé tout le temps de se réorganiser !

Comme à l'accoutumée, ce sont les adolescents de la SS "Hitlerjugend" qui continuent d'opposer la résistance la plus acharnée, et ce sans égards pour les pertes dans leurs propres rangs. 

Longtemps indécis, le combat tourne néanmoins finalement à l'avantage des anglo-canadiens qui, le 9 juillet, réussissent enfin à pénétrer dans la ville.,... ou plus exactement dans ce qu'il en reste.

Forcés de battre en retraite, les Allemands parviennent néanmoins à se replier en bon ordre de l'autre côté de l'Orne, ce qui leur permet de continuer à tenir toute la partie sud de Caen et surtout les aciéries de Colombelles, qui constituent un excellent poste d'observation, et où se sont retranchées de nombreuses unités de Panzers, lesquelles vont bientôt devoir affronter un ennemi totalement inédit, et sans la moindre possibilité de répliquer...

... le bombardement à saturation.

1 commentaire:

Anonyme a dit...

Toutes les villes de quelque importance en Normandie on énormément"écopé" et ont aujourd'hui un aspect assez banal et ont beaucoup perdu de leur pittoresque (ma propre mère, parisienne, y a été réfugiée pendant une bonne partie de la Guerre et fréquentait le lycée de Coutances).

C'est vrai pour Caen, pour Le Havre (qui aurait ou être épargné) pour Cherbourg, pour Saint LÔ qui a été détruite à plus de 90%, quand j'étais gamin, au début des années 60 il y avait encore une bombe de plusieurs tonnes incrustée dans les remparts et prête à tomber non désamorcée et bloquée en position par un échafaudage métallique.elle a fini par être enlevée quasiment 20 ans après le jour J.

Pour la modeste sous préfecture de Coutances la cathédrale a été épargnée mais la vieille ville est méconnaissable. Saint Malo, en proche Bretagne a été largement détruite et reconstruite en faux médiéval avec des rues plus larges, Rouen a beaucoup écopé, au final seule la ville de Bayeux s'en est sortie intacte (pour la simple et bonne raison que l'état Major anglo-Américain avait décidé de s'y héberger après le Débarquement.

Au Havre , ville ouvrière fortement syndicalisée et longtemps un bastion du Parti Communiste, les alliés ont été traités de LibératUeurs...et dans cette Normandie raisonnable et plkutôt modérée politiquement les inscriptions US GO HOME fleurissaient partout dans les années 60 avant que De Gaulle ne décide de sortir du Commandement Intégré de l'OTAN et de récupérer la base aérienne d'Evreux Fauville.