dimanche 7 juillet 2024

7974 - "Le temps de ce qu’on appelait autrefois les raids aériens est révolu"

Un B-17G de musée, toujours en forme malgré ses 80 ans...
... 17h45

Pour un aviateur, il n’y a sans doute rien de plus crève-cœur que de devoir abandonner son appareil alors qu’il ne reste plus que quelques kilomètres à parcourir avant de regagner sa base, et alors que l’on vient de mener à bien sa mission, en réussissant de surcroit à surmonter toutes les difficultés et tous les obstacles dressés sur sa route.

Et c’est particulièrement vrai pour les équipages des appareils éclopés qui, incapables de tenir le rythme de la formation, trainent des dizaines de kilomètres derrière elle, chacun à leur bord se demandant combien de temps le tas de ferraille qu’est devenu leur avion pourra encore tenir l’air, et craignant à bon droit l’arrivée de chasseurs allemands toujours prompts à achever les estropiés.

Lorsque le dernier bombardier de la Mission 250, un B-17 du 388ème BG, se pose sur son terrain anglais, à 17h45, 70 avions, soit 9% de l’effectif engagé, et avec à chaque fois leur équipage de 10 hommes manquent à l’appel, de même qu’une dizaine de chasseurs, mais, comme de coutume, un nombre encore plus élevé d’appareils ont été endommagés à des degrés divers, parfois au point d’être jugés irréparables.

C’est beaucoup,... surtout si l’on considère qu’aucune des cibles réellement militaires de cette mission n’a été atteinte, les bombes s’étant en effet abattues un peu partout, et souvent à des kilomètres de l’objectif visé !

Mais pour la Presse et la Propagande américaine, le succès n’en est pas moins indéniable : "À New York, le journaliste James B. Reston écrivit : "Le temps de ce qu’on appelait autrefois les raids aériens est révolu. L'armée de l'air alliée a lancé une campagne d'usure contre la Luftwaffe qui doit être reconnue comme l'une des campagnes militaires décisives de la guerre.… Désormais, les dirigeants alliés de cette campagne enverront leur artillerie aérienne partout en Allemagne, là où les chasseurs allemands sont fabriqués, et partout où les chasseurs allemands livreront bataille"" (1)

(1) Randall, op cit, page 225

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