lundi 8 juillet 2024

7975 - "Le temps est venu où l’anéantissement de nos forces est en vue"

Le B-24 : construit en plus grand-nombre mais toujours dans l'ombre du B-17...
... pour Doolittle et Spaatz, la Mission 250 visait d’abord et avant tout, et comme nous l’avons vu, à contraindre la Luftwaffe à lancer ses chasseurs, et ainsi à en détruire un grand nombre lorsque ceux-ci tenteraient de s’en prendre aux bombardiers

Et de fait, lors de cette seule journée du 06 mars 1944, la Luftwaffe a perdu 67 appareils et, surtout, quantités de pilotes de chasse expérimentés et impossibles à remplacer.

Et l’affaire est loin d’être terminée puisque, les 08, 09 et 22 mars, la 8ème Air Force va encore lancer trois autres attaques tout aussi massives sur la capitale du Reich !

"Ensemble, en ce mois de mars 1944, les 8ème et 9ème Air Force montèrent 18 attaques importantes contre Berlin, qui leur coûtèrent un peu plus de 400 avions. Pendant la même période, les unités de la Luftwaffe défendant la mère patrie ou basées à l’Ouest perdirent 357 avions de chasse et 163 endommagés qui furent remplacés avec beaucoup plus de difficultés.

La disparition de 300 pilotes confirmés allemands fut une toute autre affaire. Il n’était plus possible d’espérer des transferts des Fronts de l’Est et du Sud, qui avaient déjà été presque entièrement dégarnis de leurs unités de chasse pour renforcer la défense du pays.

(...) La lutte continua avec une férocité croissante en avril, avec des pertes encore plus lourdes de part et d’autres. A la fin du mois, la Luftwaffe, en Allemagne et à l’Ouest, avait perdu 350 autres pilotes de chasse, tués ou blessés. Adolf Galland rapporta amèrement à ses supérieurs "Entre le début de janvier et la fin d’avril 1944, notre chasse diurne a perdu plus de 1 000 pilotes" (...) "Le temps est venu où l’anéantissement de nos forces est en vue"". (1)

Cet anéantissement, pourtant, n’est pas pour tout de suite, mais en Normandie, dans à peine plus d’un mois, les pertes subies lors des semaines précédentes vont en tout cas coûter très cher...

(1) Fana de l’Aviation, op cit, pp 129-130

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