7841 - "La morale, ça n’existe pas dans une guerre"

... à partir de la version -G, les B17 seront dotés d"une tourelle de nez, bien nécessaire...

...  la guerre moderne étant inséparable de la Propagande, la Presse américaine, convoquée avant-même le départ des bombardiers (!), s’empresse donc de diffuser les communiqués dithyrambiques de l’État-major... qui se gardera bien de rendre public le rapport officiel de l'attaque, lequel stipule que la quasi-totalité des bombes est en réalité tombée fort loin de la gare de triage, qui a pu poursuivre ses activités comme si de rien n’était !

Qu’importe : grâce au Raid sur Rouen, les Américains sont désormais en selle et viennent de montrer à leurs adversaires allemands, mais aussi, et peut-être surtout, à leurs alliés britanniques qu’il va désormais falloir compter avec eux.

Et ironiquement, ce raid est d’autant plus "historique" qu’il a été mené par un certain commandant Paul Tibbets, qui, dans trois ans presque jour pour jour, va de nouveau présider une première...

... le largage d’une bombe atomique sur une ville ennemie.

"J’ai décidé", écrira plus tard l’intéressé, "que la moralité de larguer cette bombe ne me regardait pas. On m'a demandé d'effectuer une mission militaire pour larguer cette bombe. C’était la chose que j’allais faire du mieux que je pouvais. La morale, ça n’existe pas dans une guerre. Peu importe que vous lanciez des bombes atomiques, des bombes de 100 livres, ou que vous tiriez avec un fusil. Vous devez laisser la question morale de côté"

Comme des milliers d’autres pilotes de bombardiers, Tibbets n’est en effet qu’un soldat qui se contente d'accomplir du mieux qu’il peut la tâche qu’on lui ordonne d'accomplir, qui ne se préoccupe pas de la moralité de celle-ci, ...mais qui ne se fait également aucune illusion sur son efficacité réelle, ou sa prétendue "précision".

Et c’est aussi un homme qui risque sa vie, mais aussi celle de tous les membres de son équipage, à chacune des missions menées à bord d’un quadrimoteur poussif dont il va hélas vite se rendre compte qu’il n’a en fait de "forteresse" que le surnom...