vendredi 23 février 2024

7839 - un scénario soigneusement écrit d'avance

Le premier bombardement américain sur l'Europe fut mené avec ds B-17E semblables à celui-ci
... en cet été de 1942, le bombardement américain, encore très balbutiant, doit impérativement faire ses preuves, et les faire très rapidement, s’il veut non seulement conserver, et si possible accroître, les moyens et le budget que lui octroient les contribuables d’outre-Atlantique, mais aussi, et surtout... gagner le respect des Britanniques, qui ne voient ni l’intérêt ni la simple faisabilité des bombardements de jour, et cherchent même par tous les moyens à placer les forces américaines sous leur propre commandement !

Pour Henry Arnold, chef suprême des forces aériennes américaines, pour Carl Spaatz, son subordonné pour l’Europe, et pour Ira Eaker, qui commande la 8ème Air Force, il ne saurait évidemment être question d’opérer sous commandement britannique, ce pourquoi la première "vraie" mission de bombardement américaine se doit d’être un éclatant succès : "C'est ce qui fera dire à Steve Bourque, professeur d'histoire militaire à la prestigieuse école militaire de Fort Leavenworth : "Le succès de la mission était écrit à l'avance. Tout était prêt : le communiqué de presse annonçant la victoire déjà rédigé, les équipages briefés et les journalistes attendant sur les aérodromes le retour des B-17 pour célébrer un succès annoncé"" (1)

Pas question donc, pour ce premier raid, de prendre le moindre risque en s’aventurant par trop loin en territoire ennemi, et a fortiori au-dessus de l’Allemagne-même : la France fera très bien l’affaire,... et la ville de Rouen encore mieux puisque située à moins d’une demi-heure de vol et abritant - c’est là son principal intérêt - un véritable "objectif militaire", à savoir une très importante gare de triage.

Pour mettre toutes les chances de son côté, on va également, au même moment, lancer deux groupes de trois B-17 qui, puissamment escortés de Spitfire britanniques, feront respectivement route vers Cherbourg et Dunkerque afin de faire diversion.

La force d’attaque proprement dire, soit douze B-17 - ce n’est guère - s’envolera quant à elle, et dès que les conditions météo le permettront, vers Rouen,... en compagnie d’autres Spitfire qui, vu la proximité de la ville normande, n’auront aucun mal à les escorter tant à l’aller qu’au retour

(1) Fana de l’Aviation no 633, page 22)

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