samedi 27 janvier 2024

7812 - le syndrome du bunker

Une des tours à Flak de Vienne,... toujours debout 80 ans plus tard...
... petit à petit, et sans que les autorités du Reich et les zélotes de la Gestapo puissent y faire quelque chose, nait ainsi ce qu’on pourrait appeler le "syndrome du bunker", un syndrome qui mine le moral des civils allemands plus sûrement que les tracts ou les destructions elles-mêmes.

A la fin de l’alerte, c’est avec soulagement que chacun se précipite hors du bunker,... et contemple souvent les ruines de ce qui fut sa ville et sa maison.

Et le Troisième Reich a beau construire sans relâche des bunkers de toute taille pour abriter la population civile, c’est dans les bunkers que la dite population apprend malgré tout à se détourner du Troisième Reich.

Au début du moins, et pendant de longs mois, l’État nazi dispose néanmoins d’un solide atout dans sa manche : loin de s'affaiblir, il va en effet... se renforcer grâce aux bombardements, ou, plus exactement, par la relation d'obligés que les bombardements créent entre les sinistrés et lui.

Aussi dictatorial soit-il, l'État nazi est en effet le seul capable d'organiser les secours, de venir en aide à ceux qui ont tout perdu, de leur distribuer nourriture et boisson, mais aussi de les reloger, de leur procurer mobilier et vêtements de remplacement... le plus souvent pillés dans toute l’Europe !

Car si le bombardement de l’Allemagne ruine l'État et les citoyens allemands, il ruine aussi, et peut-être surtout,... les États et les citoyens des pays occupés par l'Allemagne, lesquels se voient en effet contraints d'y exporter leurs biens manufacturés et leurs produits agricoles pour remplacer tous ceux qui ont été détruits en Allemagne !

Et dans la meilleure logique du cercle vicieux, cette réparation des biens détruits, et aussi cette absence de révolte chez les sinistrés, vont constituer autant d'invitations à répéter les bombardements...

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