jeudi 25 janvier 2024

7810 - un monde de bunkers

Le bunker de l'Anhalter, à Berlin, toujours debout et devenu musée...
... mais on ne peut hérisser l'Allemagne de canons, ni multiplier les pilotes de chasse à l'infini.

Heureusement pour ses habitants, le Reich dispose également d’une formidable défense passive, et en particulier d’un concept architectural qui dépasse de loin celui de toutes les autres nations engagées dans la guerre...

... le bunker

Le bunker, c’est la grande affaire de l’Allemagne nazie, une affaire qui va stupéfier tous ses assaillants, lesquels, en contemplant les photographies aériennes prises après chaque bombardement, ne cesseront jamais de se demander comment il peut encore y avoir des survivants sous de tels amoncellement de décombres.

"Le programme de construction du Führer du 10 octobre 1940 (...) prévoyait que quatre millions de mètres cubes de béton devaient être construits au plus vite d'ici l'été suivant, pour pouvoir abriter un demi-million de personnes (...) Le 7 mai 1943, lors de la première bataille de la Rühr, on en était à 5.1 million de tonnes.

Dans l'intervalle, en septembre 1942, on avait pris la décision de construire le Mur de l'Atlantique. (...) La construction de bunkers fut donc privée de 10.4 millions de mètres cubes. (...) Un petit bunker de 20x30x30 mètres nécessitait au maximum huit mille tonnes de béton armé

(...) La construction d'un grand bunker prenait neuf mois, coûtait 700 000 marks et, selon l'US Bombing Survey, était "la grande expérience de l'Allemagne. Il n'existe aucun abri aux États-Unis ou en Angleterre comparable à ce qu'on appelle des "bunkers"" (1)

Sans surprise, ces bunkers visent d'abord et avant tout à protéger la population qui travaille dans les usines d'armements puis, par extension, les usines d'armements elles-mêmes, ce qui, sans surprise non plus, amène à réaliser des bombes de plus en gros grosses, capables de percer les plafonds de ces bunkers, ce qui, en retour, incite inévitablement les constructeurs de bunkers à réaliser des plafonds de plus en plus épais...

 (1) Jorg Friedrich, op cit

 

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