mardi 15 août 2023

7657 - une guerre "totale"...

Goebbels au Sportpalast : "Maintenant, peuple, lève-toi et donne l'assaut !"
... 15 février 1943

Le 15 février, le convoi suivant, JW53, lève l'ancre à son tour mais, à nouveau, la poignée d'U-boot et de bombardiers-torpilleurs que les Allemands parviennent à dresser sur sa route n'empêchent pas ses vingt-deux bâtiments (1) de rallier l'URSS le 27.

Nouvel échec allemand, donc, mais un échec qui ne retient l'attention de personne, tant l'Allemagne toute entière est encore sous le choc du discours du Ministre de la PropagandeJoseph Goebbels qui, le 18 février 1943 au Sportpalast de Berlin, et dans la foulée de la défaite de Stalingrad, a lancé un vibrant appel à la "Guerre totale"

"Les Anglais", a en effet souligné Goebbels dans son discours bien évidemment retransmis par la radio dans tous les foyers allemands, "prétendent que les Allemands ont perdu confiance dans le Führer"

"Le public (...) se leva comme un seul homme afin de dénoncer une allégation aussi scandaleuse."Führer, commandez, nous obéirons !" le tumulte sembla durer un siècle. Orchestrant la frénésie à la perfection, le maestro de la propagande finit par l'interrompre pour demander : "Votre confiance dans le Führer est-elle plus grande, plus forte, plus inébranlable que jamais ? Votre disposition à le suivre en tout point et à faire tout le nécessaire pour donner à la guerre une conclusion triomphale est-elle absolue et sans réserve ?" à

Quatorze mille voix hystériques répondirent à l'unisson comme le voulait Goebbels pour faire taire les sceptiques en Allemagne et faire comprendre au monde extérieur l'inanité de tout espoir d'un effondrement intérieur

(...) "Maintenant, peuple, lève-toi et donne l'assaut !" La salle entière se déchaîna. Au milieu des vivats frénétiques, l'auditoire chanta le Deutschland über alles et l'hymne du parti, le Horst-Wessel-Lied. Le spectacle se termina sur les cris de "Grand chef allemand Adolf Hitler, Sieg Heil, Sieg Heil " (1)

(1) plusieurs autres avaient été contraints de faire demi-tour à cause du mauvais temps, qui perdura tout au long de la traversée
(2) Kershaw, Hitler, tome II, page 808

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