7621 - S'il n'y avait pas eu de convoi retour...

Le Somali, une des trop nombreuses victimes du QP14

... sur les quarante-et-un navires qu'il comptait au départ, le PQ18 a donc réussi à en amener vingt-huit à Arkhangelsk, ce qui, quelque part, se compare favorablement au PQ17 et peut même passer pour un succès si l'on considère que, par rapport à ce dernier, le taux de pertes est passé de 80% à "seulement"   33%, soit en-deçà des "50%" considérés comme "justifiables" par Churchill.

Cerise sur le sundae, les pertes allemandes, soit quatre U-boot et une quarantaine d'avions au total, ont également été plus importantes que lors du PQ17, lequel n'avait entraîné la disparition que d'une demi-douzaine d'avions allemands.

S'il n'y avait pas eu de convoi retour,QP14, et surtout de pertes lors de ce convoi retour, le PQ18 serait sans doute encore célébré aujourd'hui comme une importante victoire alliée.

Mais le QP14, malheureusement pour lui, a également connu sa propre part de malheurs !

Parti d'Arkhangelsk le 13 septembre, et composé de 20 navires, pour la plupart rescapés... du PQ 17 (!), le QP14 a en effet vu la perte des cargos Silver Sword, Bellingham et Ocean Voice, du tanker Gray Ranger, mais aussi des destroyers Somali et Ashanti, et du dragueur de mines Leda, tous victimes de sous-marins allemands !

Une fois de plus, et alors que le retour progressif de la Nuit arctique joue en faveur de nouveaux convois, Churchill est au pied du mur, coincé entre sa volonté de ne pas déplaire à Staline et le besoin d'écouter, malgré tout, les équipages des cargos et escorteurs qui, après maintenant un an de convoyage en Arctique et dans les pires conditions imaginables, ont assurément besoin d'un peu de repos.

Heureusement pour le Vieux Lion, une circonstance joue maintenant en défaveur des appétits démesurés du dictateur rouge...