... 08 juillet 1942
Et sans qu'on sache s'il l'a ou non fait exprès (!), le Benjamin Harrison américain, dont le capitaine s'était violemment objecté à l'appareillage, ne tarde pas à disparaître dans la brume et, demeuré seul et sans protection,... à reprendre le chemin du détroit pour y chercher abri !
Ce brouillard offre cependant bien plus d'avantages que d'inconvénients, puisqu'en cette journée du 8 juillet, seul l'Olopana américain, un 6 000 tonnes bourré d'explosifs et d'essence pour avion, va succomber aux coups de l'adversaire, et plus précisément aux torpilles et aux obus (1) du U-255 dont l'équipage, sacrifiant lui aussi à la coutume (2), lance quelques boîtes de biscuits aux rescapés avant de les abandonner à leur sort.
Pour le capitaine Lovgren, commandant de l’américain Winston Salem, la disparition de l’Olopana, dont il a capté les messages de détresse, est en tout cas la disparition de trop, c-à-d celle qui l’incite à échouer immédiatement son vieux cargo dans la baie la plus proche, puis à tenter sa chance à terre avec tout son équipage après avoir jeté une partie de sa précieuse cargaison par dessus-bord !
Renfloué quelques jours plus tard, et son équipage recueilli par les Soviétiques, le Winston Salem atteindra finalement Arkhangelsk, intact, le 28 juillet.
Plus tôt dans la journée, et bien que tout aussi à bout de nerfs, l’équipage du Bellingham, autre cargo américain, opte quant à lui pour la résistance lorsqu'il se retrouve pris à partie par un Focke-Wulf Condor à seulement une demi-journée de route d’Arkhangelsk
Pour sa défense, le Bellingham ne dispose que de deux mitrailleuses .50 et d’une misérable .30, mais qu’importe : absolument déchaînés, les Américains ouvrent un feu d’enfer sur le grand quadrimoteur qui, touché au fuselage et aux moteurs, s’abime en mer quelques instants plus tard, tuant ses six occupants, tandis que l’équipage du Bellingham, massé sur le pont, se met à danser et à hurler "comme des enfants à une kermesse" (3)
Il leur reste néanmoins encore quelque 250 kms avant d’entrer en Mer Blanche...
(1) pour économiser leurs précieuses torpilles, et à chaque fois qu'ils le pouvaient, les sous-marins faisaient surface afin d'achever leur victime au canon
(2) au-delà du geste humanitaire, il faut également voir dans cette pratique l'occasion pour le sous-marin, de recueillir, auprès des survivants hébétés et terrorisés, de précieux - et indispensables - renseignements sur sa victime et la présence éventuelle de navires de guerre, ou d'autres victimes potentielles, dans les environs
(3) Irving, op. cit., page 243
Et sans qu'on sache s'il l'a ou non fait exprès (!), le Benjamin Harrison américain, dont le capitaine s'était violemment objecté à l'appareillage, ne tarde pas à disparaître dans la brume et, demeuré seul et sans protection,... à reprendre le chemin du détroit pour y chercher abri !
Ce brouillard offre cependant bien plus d'avantages que d'inconvénients, puisqu'en cette journée du 8 juillet, seul l'Olopana américain, un 6 000 tonnes bourré d'explosifs et d'essence pour avion, va succomber aux coups de l'adversaire, et plus précisément aux torpilles et aux obus (1) du U-255 dont l'équipage, sacrifiant lui aussi à la coutume (2), lance quelques boîtes de biscuits aux rescapés avant de les abandonner à leur sort.
Pour le capitaine Lovgren, commandant de l’américain Winston Salem, la disparition de l’Olopana, dont il a capté les messages de détresse, est en tout cas la disparition de trop, c-à-d celle qui l’incite à échouer immédiatement son vieux cargo dans la baie la plus proche, puis à tenter sa chance à terre avec tout son équipage après avoir jeté une partie de sa précieuse cargaison par dessus-bord !
Renfloué quelques jours plus tard, et son équipage recueilli par les Soviétiques, le Winston Salem atteindra finalement Arkhangelsk, intact, le 28 juillet.
Plus tôt dans la journée, et bien que tout aussi à bout de nerfs, l’équipage du Bellingham, autre cargo américain, opte quant à lui pour la résistance lorsqu'il se retrouve pris à partie par un Focke-Wulf Condor à seulement une demi-journée de route d’Arkhangelsk
Pour sa défense, le Bellingham ne dispose que de deux mitrailleuses .50 et d’une misérable .30, mais qu’importe : absolument déchaînés, les Américains ouvrent un feu d’enfer sur le grand quadrimoteur qui, touché au fuselage et aux moteurs, s’abime en mer quelques instants plus tard, tuant ses six occupants, tandis que l’équipage du Bellingham, massé sur le pont, se met à danser et à hurler "comme des enfants à une kermesse" (3)
Il leur reste néanmoins encore quelque 250 kms avant d’entrer en Mer Blanche...
(1) pour économiser leurs précieuses torpilles, et à chaque fois qu'ils le pouvaient, les sous-marins faisaient surface afin d'achever leur victime au canon
(2) au-delà du geste humanitaire, il faut également voir dans cette pratique l'occasion pour le sous-marin, de recueillir, auprès des survivants hébétés et terrorisés, de précieux - et indispensables - renseignements sur sa victime et la présence éventuelle de navires de guerre, ou d'autres victimes potentielles, dans les environs
(3) Irving, op. cit., page 243

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