jeudi 8 juin 2023

7589 - triste fin

Le Tirpitz, dans un fjord. Et maintenant, on fait quoi ?
... car si Rösselsprung est bel et bien enterré, l'amertume est si grande parmi les marins allemands qu'ils sont encore nombreux à croire, et à réclamer, une nouvelle sortie !

Et puisque le Tirpitz est décidément bien trop précieux pour qu'on lui fasse encore courir le moindre risque, le vice-amiral Kummetz, qui a son pavillon sur le Scheer, réclame aussitôt à Schniewind la permission de repartir en mer avec son seul Panzerschiff et quelques navires d'accompagnement.

En vain.

"La requête [transmise par Schniewind à l'État-major] fut rejetée en raison du fait que la position exacte de la flotte ennemie n'avait pas encore été établie hors de tout doute, que 27 des 38 navires marchands étaient déjà annoncés comme coulés (1) et que ceux qui demeuraient à flots étaient si largement dispersés qu'ils ne valaient plus la peine d'une telle sortie. De plus, les destroyers allemands éprouveraient des problèmes de carburant en attaquant des cibles si loin au Nord.

Des requêtes similaires du Commodore Bey, responsable de la flotille de destroyers, (...) et du Capitaine Meiser, commandant du Hipper, (...) ne furent même pas transmises par Schniewind (...) en raison des objections persistantes de Raeder.

Après s'être ravitaillée en carburant, la flotte de bataille allemande appareilla à nouveau [de l'Altenfjord] à 18h00 et mis le cap au Sud, vers Narvik, inconsciente du fait que, sur les cartes des salles d'opérations de l'Amirauté britannique, elle figurait toujours comme se dirigeant vers les navires marchands sans défense" (2)

(1) à cette date, seuls 16 navires avaient bel et bien été envoyés par le fond, et d'autres plus ou moins gravement endommagés
(2) Irving, op. cit. page 172

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