mercredi 31 mai 2023

7581 - A quel jeu jouent donc les Britanniques ?

La disparition des ultimes escorteurs condamnait les cargos à subir de plein fouet l'attaque des avions et sous-marins
... 5 juillet 1942, 03h22.

Toujours selon les derniers ordres reçus, chaque navire doit maintenant quitter la formation et tenter individuellement sa chance, sur le cap de son choix, et à la plus grande vitesse dont il est capable ce qui, même pour le plus rapide d'entre eux, ne signifie cependant pas grand-chose.

Mais après plusieurs jours en convoi, personne ne manifeste le moindre empressement à l'idée de voyager en solitaire, c-à-d sans la moindre protection contre les avions ou sous-marins allemands, ce pourquoi chacun s'efforce au contraire de se trouver un, et si possible plusieurs, compagnon(s) de voyage avec le(s)quel(s) il pourra partager les risques et, surtout, qui pourra recueillir ses embarcations si l'aventure tourne mal.

A 03h22, pourtant, un nouveau message de l'Amirauté, reçu sur la passerelle du London, vient en quelque sorte renier son précédent catastrophisme, puisqu'il se contente maintenant d'affirmer sa "croyance" en la présence du Monstre "dans la région de l'Altenfjord".

Le Tirpitz ne serait donc pas obligatoirement en mer ! ... mais pas question pour autant de renvoyer les destroyers de Broome à la rescousse des cargos, d'abord parce que ces derniers, conformément aux instructions reçues, se sont éparpillés sur toute la Mer de Barents, et ensuite parce que les dits destroyers, en bons lévriers, sont à présent assoiffés et donc forcés de quémander un peu de mazout auprès des croiseurs, eux-mêmes à court de carburant !

Mais si les Britanniques se sont donc totalement mépris sur les véritables intentions et mouvements des Allemands, ces derniers - savourez l'ironie ! - ne comprennent pas davantage les intentions et mouvements des Britanniques et, faute d'y découvrir la moindre logique, continuent de suspecter un piège !

Peu après minuit, un appareil de reconnaissance a en effet retrouvé le convoi et rendu un rapport dans lequel il s'étonne de le voir à présent dispersé sur plus de trente kilomètres.

A quel jeu jouent donc les Britanniques ?

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