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| Dudley Pound, ou la fatale décision de disperser le convoi PQ17 |
... Londres, 4 juillet 1942, 12h30
Avant l'appareillage du PQ17, l'amiral Dudley Pound,Premier Lord de la Mer, estimait, comme du reste la plupart des responsables de la Royal Navy, que le Tirpitz, s'il venait à appareiller, attaquerait le convoi à l'Est de l'île de l'Ours, mais celui-ci a doublé la dite île peu après minuit, puis poursuivi tranquillement sa route vers le Nord, sans que le Monstre, que l'on sait pourtant en mer avec le Hipper (1), se manifeste, et surtout sans que l'on sache ce qu'il est devenu depuis son départ de Trondheim.
Aussi infime soit-elle, il existe donc une possibilité pour qu'il se décide à frapper en Mer de Barents,... lorsque le convoi après s'être tenu aussi éloigné que possible des côtes de Norvège, n'aura d'autre choix que d'abattre vers le sud-est et Arkhangelsk.
Et comme il ne saurait être question d'exposer le porte-avions et les cuirassés de Tovey, ni même les croiseurs de Hamilton, si près des terrains d'aviation allemands, il importe donc de prévoir un "plan B", ou plus exactement de ramener à l'avant-scène une éventualité qu'on avait préféré oublier.
Dans la matinée du 4 juillet, Pound a donc convié le capitaine Allen, un des planificateurs américains des convois vers la Russie, à une réunion qui va décider du sort du PQ17.
Mécontent de se voir convoqué un pareil jour (2), Allen est vite décontenancé par la question du Britannique, qui lui demande tout de go si les navires du convoi - comme nous l'avons vu américains dans leur grande majorité - sont oui ou non équipés d'un matériel de décryptage radio permettant de leur transmettre de nouvelles instructions.
Devant la réponse affirmative d'Allen, Pound lui demande alors de confirmer que les dits navires demeureront joignables individuellement si, pour quelque raison que ce soit, il devenait nécessaire de les disperser.
"Allen affirma que ce serait le cas. Cette brève conversation constituait l'indication la plus claire possible que Pound, qui s'était objecté dès le début à l'appareillage du convoi, avait toujours dans l'idée de le disperser si la flotte allemande devait apparaître" (3)
(1) au 4 juillet, et faute d'avoir encore pu mener à bien la moindre reconnaissance aérienne au-dessus de Narvik, l'Amirauté britannique ne sait toujours pas que le "groupe Lützow" (réduit au seul Admiral Scheer) a également pris la mer
(2) le 04 juillet est la fête-anniversaire de l'Indépendance des États-Unis
(3) Irving, op. cit., page 93
Avant l'appareillage du PQ17, l'amiral Dudley Pound,Premier Lord de la Mer, estimait, comme du reste la plupart des responsables de la Royal Navy, que le Tirpitz, s'il venait à appareiller, attaquerait le convoi à l'Est de l'île de l'Ours, mais celui-ci a doublé la dite île peu après minuit, puis poursuivi tranquillement sa route vers le Nord, sans que le Monstre, que l'on sait pourtant en mer avec le Hipper (1), se manifeste, et surtout sans que l'on sache ce qu'il est devenu depuis son départ de Trondheim.
Aussi infime soit-elle, il existe donc une possibilité pour qu'il se décide à frapper en Mer de Barents,... lorsque le convoi après s'être tenu aussi éloigné que possible des côtes de Norvège, n'aura d'autre choix que d'abattre vers le sud-est et Arkhangelsk.
Et comme il ne saurait être question d'exposer le porte-avions et les cuirassés de Tovey, ni même les croiseurs de Hamilton, si près des terrains d'aviation allemands, il importe donc de prévoir un "plan B", ou plus exactement de ramener à l'avant-scène une éventualité qu'on avait préféré oublier.
Dans la matinée du 4 juillet, Pound a donc convié le capitaine Allen, un des planificateurs américains des convois vers la Russie, à une réunion qui va décider du sort du PQ17.
Mécontent de se voir convoqué un pareil jour (2), Allen est vite décontenancé par la question du Britannique, qui lui demande tout de go si les navires du convoi - comme nous l'avons vu américains dans leur grande majorité - sont oui ou non équipés d'un matériel de décryptage radio permettant de leur transmettre de nouvelles instructions.
Devant la réponse affirmative d'Allen, Pound lui demande alors de confirmer que les dits navires demeureront joignables individuellement si, pour quelque raison que ce soit, il devenait nécessaire de les disperser.
"Allen affirma que ce serait le cas. Cette brève conversation constituait l'indication la plus claire possible que Pound, qui s'était objecté dès le début à l'appareillage du convoi, avait toujours dans l'idée de le disperser si la flotte allemande devait apparaître" (3)
(1) au 4 juillet, et faute d'avoir encore pu mener à bien la moindre reconnaissance aérienne au-dessus de Narvik, l'Amirauté britannique ne sait toujours pas que le "groupe Lützow" (réduit au seul Admiral Scheer) a également pris la mer
(2) le 04 juillet est la fête-anniversaire de l'Indépendance des États-Unis
(3) Irving, op. cit., page 93

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