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| Le "cuirassé de poche" Lützow - ex Deutschland - première victime malheureuse de l'Opération Rösselsprung |
... Berlin, 3 juillet 1942, 10h00
Depuis le début de la traversée du PQ17, le brouillard n'a pas cessé de jouer de vilains tours aux deux belligérants, et la situation n'est certes pas prêt de s'arranger, côté allemand du moins : si l'appareillage du Tirpitz et de l'Admiral Hipper, effectué dans la soirée du 2 juillet, s'est finalement déroulé sans encombre, trois de leurs destroyers d'accompagnement (1), piégés quelques heures plus tard par la brume et les eaux traîtresses des côtes norvégiennes, ont stupidement accroché leurs hélices sur des rochers submergés, s'infligeant des dommages suffisants pour les contraindre à faire demi-tour !
Mais le problème le plus grave est survenu au Lützow aux premières heures du 3 juillet : lui aussi victime de la brume peu après son appareillage de Narvik, le Panzerschiff s'est carrément échoué sur un haut-fond, s'occasionnant de tels dégâts que l'amiral Kummetz n'a eu d'autre choix que de transférer son pavillon sur l'Admiral Scheer,... puis de renvoyer le malheureux Lützow à Narvik avant qu'il ne s'en reparte tout penaud en Allemagne pour des réparations qui s'échelonneront jusque fin octobre !
Du coup, voilà la flotte de surface allemande privée de près du quart de sa puissance de feu avant-même d'avoir tiré un seul obus !
A Berlin, le grand-amiral Raeder, mis au courant de ces tristes nouvelles dans la matinée, prend néanmoins l'affaire avec philosophie, soulignant, comme pour se rassurer lui-même en sachant qu'il devra bientôt rassurer Hitler (!), que les dits incidents, bien qu'assurément "regrettables", n'auront "aucune influence" sur le déroulement de l'Opération Rösselsprung.
Il ne croit pas si bien dire...
(1) destroyers Hans Lody, Karl Galster et Theodor Riedel
Depuis le début de la traversée du PQ17, le brouillard n'a pas cessé de jouer de vilains tours aux deux belligérants, et la situation n'est certes pas prêt de s'arranger, côté allemand du moins : si l'appareillage du Tirpitz et de l'Admiral Hipper, effectué dans la soirée du 2 juillet, s'est finalement déroulé sans encombre, trois de leurs destroyers d'accompagnement (1), piégés quelques heures plus tard par la brume et les eaux traîtresses des côtes norvégiennes, ont stupidement accroché leurs hélices sur des rochers submergés, s'infligeant des dommages suffisants pour les contraindre à faire demi-tour !
Mais le problème le plus grave est survenu au Lützow aux premières heures du 3 juillet : lui aussi victime de la brume peu après son appareillage de Narvik, le Panzerschiff s'est carrément échoué sur un haut-fond, s'occasionnant de tels dégâts que l'amiral Kummetz n'a eu d'autre choix que de transférer son pavillon sur l'Admiral Scheer,... puis de renvoyer le malheureux Lützow à Narvik avant qu'il ne s'en reparte tout penaud en Allemagne pour des réparations qui s'échelonneront jusque fin octobre !
Du coup, voilà la flotte de surface allemande privée de près du quart de sa puissance de feu avant-même d'avoir tiré un seul obus !
A Berlin, le grand-amiral Raeder, mis au courant de ces tristes nouvelles dans la matinée, prend néanmoins l'affaire avec philosophie, soulignant, comme pour se rassurer lui-même en sachant qu'il devra bientôt rassurer Hitler (!), que les dits incidents, bien qu'assurément "regrettables", n'auront "aucune influence" sur le déroulement de l'Opération Rösselsprung.
Il ne croit pas si bien dire...
(1) destroyers Hans Lody, Karl Galster et Theodor Riedel

1 commentaire:
Bonjour!
compliments pour le blog...de nos jours on traiterait facilement de plaisanciers cafouilleux les officiers de navigation de l'escadre de Kummetz, c'est oublier un peu vite l'état de la technique dans les années 40: Cartes parfois imprécises, radars également limités en précision et portée, absence des merveilleux systèmes de navigation (la marche a été longue depuis les premiers gonio et Elektrasonne -devenu Consol une fois confisqué par les anglais après guerre- Loran , Decca,puis les systèmes satellites Transit, GLONASS et finalement GPS -primitivement dégradé par les américains qui ne l'ont finalement ouvert aux civils que lorsque l'europe a lancé Galileo....
M' étant trouvé au début des années 1980 (donc sans GPS) à bord d'un bateau de plaisance égaré dans le plateau des Minquiers (un semis de cailloux et de fort courants de marée sur la côte ouest de la presqu'ile du cotentin) en pleine nuit brumeuse , avec un radiogonio qui donne des fausses indications en cas de brume, de lever/coucher du soleil...etc je ne leur jetterai pas la pierre ...
Nous encore , après avoir manqué de peu nous éventrer sur un rocher à fleur d'eau, nous avons pu utiliser l' écho - sondeur , ancrer sur un fond de 14 M et attendre une dizaine d'heures pour pouvoir repartir, toujours dans le coton mais avec la lumière du jour...mais eux...ils avaient ordre d'appareiller illico, brouillard ou pas brouillard, sans pilotes locaux coopératifs ni balisage efficace.
Lors de la guerre de 14 les croiseurs de bataille de Sturdee , avec des compas magnétiques déréglés ont failli ne pas pouvoir appareiller à temps de Southampton pour règler le compte de l'escadre de Von Spee aux Malouines...et ont bénéficié d'un coup de chance insensé en ayant par hasard sous la main Elmer Sperry et son prototype de compas gyroscopique pour sortir du Solent...Et que dire du calamiteux désastre (la "bataille navale" de Honda Point, en temps de paix, dans les années 20) en Californie où 7 destroyers américains en exercice ont emplafonné en pleine nuit et à pleine vitesse un méchant plateau rocheux suite à une erreur de navigation (et pourtant ils disposaient des toutes premières radiogonio)
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