jeudi 4 mai 2023

7554 - un taux "justifiable"

Heinkel 111, larguant une torpille. La manœuvre exigeait un long vol horizontal au-dessus de l'eau
... s'ils en avaient le temps, et la possibilité, les équipages des cargos feraient assurément un très mauvais sort à Winston Churchill, mais aussi aux responsables de la Royal Navy qui, devant l'intensité inégalée des attaques aériennes, ont jugé plus sage de replier les quatre croiseurs et les trois destroyers de la couverture rapprochée, dont les canons antiaériens auraient pourtant été fort utiles.

Mais que ce soit sur les cargos, ou alors sur les destroyers, corvettes et autres chalutiers armés de l'escorte locale, personne n'a le temps de faire de la politique, et encore moins de convoquer un tribunal, tant les attaques de la Luftwaffe se succèdent sans discontinuer, au point d'ailleurs que l'on commence à manquer de munitions, ce qui, compte tenu de la nature de la cargaison de nombre de ces cargos, est pour le moins ironique.

Touché par deux bombes, le britannique Empire Purcell est en flammes et abandonné par son équipage, de même que le Lowther Castle, quant à lui victime de deux torpilles.

Lui aussi touché par une bombe, le britannique Ocean Voice, qui transporte le commodore du convoi, s'en sort mieux et, malgré ses dommages, parviendra, tout comme le Stari Bolchevik, à rallier l'URSS

Les attaques aériennes reprennent les 28 et 29 mai, cette fois sans résultat décisif.

Le 30, les cargos survivants, pour la plupart endommagés à des degrés divers, atteignent enfin tantôt Arkhangelsk, désormais libéré des glaces, tantôt Mourmansk.

Au final, sur les trente-cinq cargos qui ont appareillé d'Islande, six ont été coulés par des avions, et un septième par un sous-marin, ce qui représente donc un taux de 20% de pertes... largement inférieur aux "50%" que Churchill estimait "justifiable"...

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