7550 - on achève bien les croiseurs

Le Trinidad, ou "quand la malchance vous poursuit"

... Mourmansk, 13 mai 1942 

Revenons à présent brièvement au croiseur Trinidad, victime d'une de ses propres torpilles lors du convoi PQ13, et qui, le 30 mars, s'était - rappelons-nous - traîné jusqu'à Mourmansk pour y bénéficier de réparations d'urgence devant au moins lui permettre de reprendre la mer avec le prochain convoi retour.

Après six semaines de travaux, et malgré la faiblesse des infrastructures locales et, il faut bien le dire, le manque d'enthousiasme des Russes à livrer le matériel nécessaire, le Trinidad est finalement jugé apte à reprendre la mer, non pas avec un convoi retour, mais bien avec la seule compagnie de quatre destroyers.

Pour la Royal Navy, qui manque terriblement de ce type de navires, le Trinidad doit en effet être remis en état au plus vite, ce qui, vu l'encombrement des chantiers navals britanniques, ne pourra de surcroît s'effectuer qu'aux États-Unis, vers lequel le croiseur mettra le cap sitôt après son arrivée en Islande.

Mais si le Trinidad est essentiel pour la Royal Navy, il constitue aussi, et malheureusement pou lui, une cible tout aussi... essentielle pour les Allemands qui, dès le lendemain, lui expédient une vingtaine de bombardiers Junkers 88.

Gravement touché par une bombe, qui éclate à proximité du dommage précédant et tue une soixantaine de marins,...  dont plusieurs survivants de l'Edinburgh qui avaient pris place à son bord (!), le Trinidad, décidément fort malchanceux, est finalement abandonné et sabordé le 15 mai à proximité du Cap Nord.

Quand on est trop pressé, on risque souvent de tout perdre...