samedi 8 avril 2023

7528 - le jumeau de l'autre

Le Tirpitz : extrêmement puissant,... extrêmement dépassé et vulnérable
... après la disparition de son jumeau Bismarck en mai 1941 (1), le Tirpitz, mis en service trois mois plus tôt, est officiellement devenu le plus puissant navire de surface allemand, mais aussi, et surtout, le seul et le dernier de son espèce.

De par sa masse et sa puissance, il est l’incarnation parfaite des rêves et fantasmes du Reich-de-Mille-ans mais, fondée exclusivement sur de gros canons et d’épaisses plaques de blindage, cette puissance ne veut hélas plus rien dire depuis l’accession du porte-avions au rang de nouveau roi des océans.

Pire encore : loin de constituer un avantage, sa singularité le poursuit - et le poursuivra jusqu'à la fin - telle une malédiction, car sa perte éventuelle ne manquerait pas de bouleverser l’Allemagne toute entière et de jeter une ombre funeste sur le régime hitlérien, raison pour laquelle le Führer s’est d’ailleurs toujours refusé, malgré plusieurs demandes de la Kriegsmarine, à voir son nom attribué à un quelconque navire de guerre, c-à-d à une arme certes aussi unique que lui,... mais également constamment susceptible de se retrouver en cale sèche pour plusieurs mois ou, pire encore, au fond de l’eau de manière définitive !

En conséquence, et pendant un an, l’orgueil de l’Allemagne et de la Kriegsmarine a tout bonnement été envoyé en Baltique, où il n'a certes pas risqué grand-chose mais n'a menacé personne non plus, si ce n'est peut-être de fantomatiques navires soviétiques.

A la fin de 1941, la montée en puissance des convois alliés vers la Russie a néanmoins fini par convaincre Hitler qu’il pourrait - sans lui faire courir de trop gros risques - l’expédier en Norvège - où, mis à l'ancre et camouflé dans le Fættenfjord, près de Trondheim, il serait alors en mesure de s’en prendre aux dits convois...

... si du moins les circonstances s'avèrent favorables

(1) Saviez-vous que... Coulez le Bismarck

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