dimanche 2 avril 2023

7522 - "nous avons l'intention d'exécuter un cycle continu de convois, partant tous les dix jours"

Déglaçage sur la plage avant d'un navire : une tâche épuisante et sans cesse à rcommencer
... sur le papier, l'amiral Golovko, qui commande la Flotte du Nord, dispose tout de même d'un nombre respectable de bâtiments, mais les vastes purges staliniennes des années 30' ont fait des ravages parmi les officiers, qui se distinguent davantage par leur souci de ne pas déplaire au Maître du Kremlin que par leur réelle habilité à mener des bâtiments au combat.

De toute manière, les dits bâtiments sont presque tous obsolètes, et de surcroît de dimensions qui n'excèdent que rarement celles d'une simple corvette.

"Les destroyers russes offraient une excellente couverture anti-aérienne lorsqu'ils étaient disponibles, mais ils manquaient de résistance aux intempéries et s'avéraient de piètres navires en mer. Le soutien aérien russe n'était pas souvent disponible, et la coopération avec les sous-marins russes s'avéra difficile.

De plus, alors que von Bock se concentrait sur Moscou, Churchill insistait désormais sur un calendrier contraignant : "nous avons l'intention d'exécuter un cycle continu de convois, partant tous les dix jours (...) en comptant sur Arkhangelsk pour gérer l'essentiel des livraisons", avait-il déclaré à Staline début octobre.

Il s'agissait là l'un de ses projets "insensés" que Tovey critiquait à juste titre. Arkhangelsk était gelé pendant l'hiver. Avec une escorte minimale d'un croiseur et de deux destroyers par convoi, le commandant-en-chef devait allouer quatre croiseurs et huit destroyers si le calendrier de dix jours devait être respecté.

Tovey et les planificateurs de l'Amirauté visaient [au contraire] un cycle de quarante jours. Peut-être Churchill louvoyait-il, peut-être s'agissait-il en fait d'une décision politique plutôt que pratique, une sorte d'engagement destiné à maintenir la Russie dans la guerre quelles que soient les difficultés de mise en œuvre qu'il posait aux responsables de la Marine, et basé sur l'évaluation de Beaverbrook de l'attitude de Staline à ce moment difficile de la guerre, où La Russie aurait pu hésiter sur la conduite à tenir" (1)

(1) Woodman, op cit, pp 72-73

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