samedi 1 avril 2023

7521 - un combat de tous les instants contre la Nature et des éléments invincibles

Formation de glace sur le croiseur Shefflied : où est l'ennemi ?
... s'il n'en tenait qu'à Tovey, les convois arctiques passeraient assurément à la trappe,... quoi que puissent en penser les Russes, et en particulier un certain Joseph Staline.

Mais, pour les raisons déjà évoquées, Churchill tient mordicus aux dits convois, lesquels doivent donc être organisés, et protégés, à tout prix... et quoi que puissent en penser les équipages constamment mobilisés et ballotés sur une mer en furie et sur des navires qui n'ont jamais été conçus pour demeurer longtemps au large, et encore moins pour opérer dans les eaux glaciales de l'Arctique.

Si la situation demeure encore supportable sur les croiseurs, il en va tout autrement sur les plus petits bâtiments, comme les destroyers, les frégates, les corvettes, les dragueurs de mines ou les chalutiers armés qui composent l'escorte habituelle de ces convois qui se traînent à moins de 12 nœuds.

Sur pareiles coquilles de noix, chaque aller-retour vers ou depuis Arkhangelsk ou Mourmansk représente une épreuve de tous les instants, une épreuve où il est impossible de demeurer au sec et d'avoir chaud, une épreuve où l'on est contraint de demeurer en permanence sur ses gardes et de scruter la mer et le ciel à la recherche d'un éventuel ennemi que l'on n'aperçoit jamais ou alors seulement quand il est déjà trop tard.

Pour les officiers, maintenir la discipline, et donc l'efficacité opérationnelle du bâtiment, et éviter la rébellion, voire la mutinerie, est un travail de tous les instants, et à recommencer à chaque traversée, et aussi un travail d'autant plus difficile que l'on se bat d'abord et avant tout contre la Nature et des éléments invincibles, et pas contre un navire, un avion ou un soldat ennemi dont on pourrait raisonnablement triompher.

Et le pire, c'est que les Russes, pour lesquels on fait tout cela, ne semblent même pas comprendre, ni se soucier, des difficultés qu'on rencontre, et guère désireux, ou simplement capables, d'apporter leur aide...

1 commentaire:

Anonyme a dit...

Bonjour , bravo pour le blog Les conditions à bord des corvettes Flower ont été abondamment décrites , à la fois dans un ancien numéro d'Historia, par un amiral français qui avait servi, jeune , à bord de l'Aconite, une corvette armée par les FNFL gaullistes et bien entendu par Nicholas Monsarrat (Le Roman Mer Cruelle).

Ces bateaux avaient été crées à partir de navires baleiniers, il étaient très marins (mais épouvantablement rouleurs (roll on a wet grass, du roulis même sur la rosée d'une prairie) , terriblement encombrés et avec des postes d'équipage à l'avant (qui encaisse les lames et est affreusement inconfortable) et la cuisine était terriblement rudimentaire, avec une diète de conserves en temps de guerre...bref tout pour plaire dans les conditions de l'extrême nord Atlantique