lundi 19 décembre 2022

7418 - le "problème Ghormley"

Roberts Ghormley, en 1945
... la victoire américaine du Cap Espérance ne change donc rien à la situation sur le terrain, et pas davantage au "problème Ghormley"
 
A l'instar du célèbre général George B. McClellan qui, durant la Guerre de Sécession, reculait constamment le moment de passer à l'action tant il estimait ne jamais avoir assez de moyens pour le faire, Robert Ghormley estime lui aussi qu'il n'a pas assez de soldats, de navires, d'avions et d'approvisionnements pour remporter une quelconque victoire contre un ennemi dont il surestime par ailleurs largement les effectifs et les capacités.

Et comme ses brefs moments d'optimisme sont systématiquement suivis de longues et profondes périodes d'abattement, les moyens dont il dispose ne sont de toute manière accordés qu'avec la plus extrême prudence, pour ne pas dire à contre-coeur, aux combattants du Front, ce qui n'arrange évidemment pas le moral de ceux assiégés à Guadalcanal depuis maintenant près de deux mois, lesquels se demandent s'ils en sortiront un jour vivants, et surtout à quel jeu joue leur commandement-en-chef

Ghormley, nous l'avons dit, n'est pas un magicien : personne ne s'attend à ce qu'il fasse des miracles, et encore moins qu'il participe lui-même aux combats, fusil et grenade en main.

Mais son indécision, son pessimisme, son manque apparent d'empathie, et en particulier son refus de quitter son confortable Q.G. de Nouméa pour rendre visite, ne serait-ce que quelques heures, aux hommes qui risquent quotidiennement leur vie à Guadalcanal, n'en exercent pas moins une influence détestable sur la troupe, ce dont Nimitz, lors de sa visite du 29 septembre, s'est parfaitement rendu compte.

Pendant plus d'une semaine, l'intéressé a alors soupesé ses différentes options, sans véritablement découvrir le moyen qui lui permettrait d’améliorer la situation à Guadalcanal.

Mais c'est alors que les vieux cuirassés japonais sont entrés en scène...

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