vendredi 16 décembre 2022

7415 - ce qu'il faudrait à Guadalcanal...

Marines traversant la Matanikau, septembre 1942. Notez à nouveau l'omniprésence de la jungle
... en cette fin du mois de septembre, la situation des Américains, sans être désespérée, n'en est pas moins sérieuse.

Leur récente et cuisante défaite sur la Matanikau vient de leur rappeler que les Japonais sont loin de s'avouer vaincus et que le sort des armes pourrait très bien basculer dans quelques jours ou quelques semaines, lorsque les traversées du Tokyo Express, que personne ne semble en mesure d'arrêter, auront débarqué suffisamment de soldats nippons sur l'île.

Après plus de six semaines de combats contre les Japonais mais aussi, et peut-être surtout, contre la chaleur, l'humidité, les pluies diluviennes, les insectes et quantités de maladies, plus aucun soldat ne se hasarde à pronostiquer le jour où il pourra enfin rentrer chez lui, et si possible intact.

Guadalcanal est tout bonnement entré dans la détestable routine d'une guerre d'attrition dont personne n'entrevoit la fin, et où tout est toujours à recommencer.

Dans ce genre de guerre, le moral des combattants s'avère aussi essentiel que difficile à maintenir, et c'est particulièrement vrai pour les Américains qui, simples conscrits et bons citoyens d'une riche démocratie, n'ont pas l'habitude de pareilles conditions de vie mais peuvent en revanche s'offrir le luxe de nourrir de nombreux états d'âme, de se questionner ouvertement sur la conduite de la guerre et le talent militaire de leurs généraux,... et d'en faire part aux journalistes et à leurs parents et compatriotes au pays

Ce qu’il faudrait à Guadalcanal, a d'ailleurs reconnu le général d'Aviation Henry "Hap" Arnold, "ce sont de nouveaux chefs qui connaissent et comprennent la guerre moderne; des hommes qui sont agressifs et qui n’ont pas peur de perdre leurs navires", allusion à peine voilée au commandant-en-chef de la South Pacific Area, le vice-amiral Robert Ghormley...

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