lundi 12 décembre 2022

7411 - la mort comme seule porte de sortie

Soldat américain à Edson's Ridge, septembre 1942 : "où est l'ennemi ?"
... systématiquement débarqués de nuit, par petits groupes, un peu partout sur le rivage, les nouveaux arrivants ont évidemment bien du mal à s'orienter et à progresser dans la jungle jusqu'à leurs différents points de regroupement, puis à se reformer en unités réellement aptes au combat.

Sur le papier, ils pourraient en principe s'appuyer sur les survivants des semaines précédentes dont certains, rappelons-nous, sont même tapis dans la jungle depuis le débarquement américain du 7 août (!), mais - troisième problème - la grande majorité de ceux-ci, parce qu'occupés à mourir de faim, de maladie ou de blessures diverses que personne n'est en mesure de soigner, s'avère souvent bien incapable d'aider qui que ce soit !

Et c'est notamment le cas des hommes du général Kawaguchi qui, après leur échec du 14 septembre, ont reçu ordre de retraiter vers l'Ouest, et plus précisément vers la rivière Matanikau et le village de Kokumbona, une marche d'une dizaine de km à travers une jungle épaisse qui va exiger... cinq jours d'efforts (!) à ces hommes épuisés et contraints de porter leurs camarades blessés, sans réaliser que ces derniers n'ont en réalité aucune chance d'en sortir vivants !

Car là où le soldat américain, dans les mêmes circonstances, bénéficie d'un hôpital de campagne bien équipé, puis d'une évacuation sanitaire par avion, le soldat japonais, privé de soins et de médicaments, est simplement prié d'accepter son sort avec stoïcisme, pour la plus grande Gloire du pays et de son Empereur-dieu.

Dit autrement, c'est chaque fois en repartant d'une page quasiment blanche que le commandement japonais est obligé de planifier ses nouvelles attaques, et alors que les vétérans américains ont l'assurance d'être relevés à plus ou moins brève échéance, et la possibilité de s'en aller ensuite instruire les nouvelles recrues dans un camp d'entraînement aux États-Unis, les vétérans japonais de Guadalcanal, eux, n'ont d'autre issue que de mourir sur l'île sans avoir eu le loisir de transmettre leur expérience à qui que ce soit...

Aucun commentaire: