lundi 31 octobre 2022

7369 - "L'occasion manquée est celle-là même qui compte"

Savo : "l'occasion manquée est celle-là même qui compte"
... Mikawa, donc, préfère ce contenter de ce qu'il a déjà gagné, soit une très brillante victoire contre la Navy américaine, plutôt que de risquer de tout perdre en s'en prenant ensuite à de "simples" cargos.

Mais le problème, c'est qu'aussi légitimes soient-elles, ses craintes sont en réalité... infondées !

Devant Guadalcanal, les Américains ne disposent en effet plus que d'un croiseur lourd et deux légers, qui ne sauraient faire le poids contre sa propre escadre et, surtout, les porte-avions américains qu'il redoute tant ont en réalité depuis longtemps vidé les lieux, et ne pourraient en aucune manière se porter au secours des cargos s'il décidait de les attaquer dans la matinée !

Contre toute attente, les dits cargos vont donc échapper à une destruction qui paraissait certaine mais aussi - et c'est bien plus grave - ... continuer à approvisionner Guadalcanal dans les semaines et les mois à venir !

Nul ne peut bien sûr soutenir que leur destruction aurait ensuite permis aux Japonais de remporter la Bataille de Guadalcanal, ni a fortiori la Bataille du Pacifique (!), mais le fait demeure que, sans eux, les Américains, déjà confrontés à d'immenses difficultés pour empêcher les Japonais de reconquérir l'île, auraient certainement dû repenser toute leur stratégie dans les Salomon, et envisager d'autres manières de remporter la victoire.

"L'occasion manquée est celle-là même qui compte", a écrit Saint-Exupéry, et en décidant de s'en retourner à Rabaul en ces premières heures du 09 août 1942, l'amiral Mikawa, et le Japon tout entier, est bel et bien en train de passer à côté de quelque chose qui va compter énormément par la suite...

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