mercredi 30 mars 2022

7152 - une affaire d'image

La photo mondialement célèbre du drapeau, en réalité le 2ème, hissé sur le Mont Suribashi
… et comme le dit drapeau est par ailleurs de petite dimension, donc peu visible de loin, on s’empresse de lui donner satisfaction,… en renvoyant peu après un autre groupe de Marines, cette fois porteurs d’un drapeau bien plus grand, et que le photographe Joe Rosenthal immortalise dans un cliché bientôt connu - et reconnu - dans le monde entier, qui vaudra le prix Pulitzer à son auteur, et qui sera reproduit sur quantités de tableaux, de timbres et de monuments, et en particulier sur l’immense statue de bronze du U.S. Marine Corps War Memorial.

Si la guerre est aussi affaire d’image, la dite image ne change pour l’heure strictement rien à l’intensité des combats, qui continuent de se poursuivre jour après jour et nuit après nuit, sans que quiconque soit en mesure d’en prédire la fin.

Retranchés dans leurs casemates habilement dissimulées au sein du relief ainsi que dans leurs kilomètres de passages souterrains, les combattants japonais semblent aussi nombreux qu’infatigables et résolus à ne pas céder un pouce de terrain, même lorsque le dit terrain est labouré et re-labouré par les obus, et calciné et re-calciné par les lance-flammes !

Et ce travail aussi mortellement dangereux que constamment à refaire a évidemment le don d’exaspérer mais aussi de démoraliser les Marines, qui se demandent plus que jamais ce qu’ils font là et aussi ce que leurs généraux, et les politiciens à Washington, attendent pour les autoriser à employer des moyens plus drastiques pour se débarrasser de la "vermine jaune".

"De nombreux Marines firent valoir que le seul moyen efficace d’écourter la bataille aurait été d’injecter du gaz toxique dans les souterrains des Japonais. Ils se moquaient des hauts gradés de Washington et de leurs réticences à l'égard de telles méthodes. Même Nimitz exprima plus tard son regret que le gaz n'ait pas été utilisé" (1)

(1) Hastings, op cit

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