samedi 12 mars 2022

7134 - "une catastrophe devant laquelle recule l'imagination"

Le Bombardement de Dresde du 13 février 1945 : effroyable... et sans effet
… à Hambourg, plus de 20 km2 de la ville avaient été incendiés, et des dizaines de milliers de civils avaient péri asphyxiés ou carbonisés, "une catastrophe devant laquelle recule l'imagination" avait alors écrit le Ministre de la Propagande Joseph Goebbels,… mais une catastrophe qui n’avait pourtant entraîné ni effondrement économique ni révolte populaire contre le régime nazi.

Alors les Britanniques avaient recommencé, puis recommencé encore : à la la Capitulation de l'Allemagne, Cologne avait ainsi été bombardée 262 fois, Essen 272 fois, et Duisbourg 299 fois !

Dans d’obscurs bureaux, d’obscurs scientifiques recherchaient du matin soir le parfait mélange de phosphore, de produits chimiques corrosifs et de méthanol, tandis que de non moins obscurs fonctionnaires épluchaient du soir au matin les cartes d'Allemagne et les dossiers des compagnies d'assurances, comparant  les habitats et réfléchissant à la meilleure manière de les incendier et de les détruire.

Sans surprise, c’étaient les villes anciennes, à l'habitat très resserré, et construites en bois, qui brûlaient le mieux. Mais si le feu adorait les greniers, les poutres centenaires et les rues étroites, et n'aimait en revanche ni le béton ni les banlieues ni les larges avenues, il conservait néanmoins une bonne part de magie, laquelle faisait précisément le désespoir des sorciers britanniques, qui n’étaient jamais parvenu à comprendre pourquoi Berlin brûlait aussi mal malgré tous les incendies qu'ils s'efforçaient d'y allumer,... ce qui ne les empêchait pas de croire qu’ils y arriveraient forcément, dans une semaine ou dans un mois.

Dans le Pacifique, néanmoins, on n’en était pas encore là : le Japon n’avait en effet jamais eu assez de bombardiers à sa disposition pour provoquer des dégâts analogues dans aucune des villes des pays qu’il avait envahi, et les Américains de bombardiers dotés d’un rayon d’action suffisant pour s’en prendre aux villes japonaises : malgré son retentissement et les images apocalyptiques qu’en avait dressé Hollywood, le Raid de Doolittle du 18 avril 1942 n’était en vérité qu’un bricolage de Propagande impossible à rééditer, et il avait d'ailleurs fallu attendre deux ans pour que les premiers B-29 se présentent, fort timidement, dans le ciel nippon, mais avec des résultats extrêmement modestes vu l’obligation d’opérer au départ d’aérodromes chinois…

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