6974 - des Tigres volants...

P-40 des "Tigres volants", avec leur célèbre, et spectaculaire, nose-art en gueule de requin

… dans l’imaginaire collectif, le symbole le plus connu de l’aide américaine à la Chine ne réside cependant pas dans les centaines de millier de tonnes d’armes, de munitions et de ravitaillement acheminées pendant trois ans, et via les airs ou la route, par des milliers d’aviateurs et de camionneurs anonymes, mais bien dans les exploits - au demeurant exagérés - d’une poignée de pilotes de chasse, au départ mercenaires, popularisés sous le nom de "Tigres volants" et utilisant des appareils, en particulier des Curtiss P-40, dotés d’une impressionnante et très photogénique décoration en gueule de requin !

Mais ces "Tigres volants" n’auraient eux-mêmes jamais existé sans la ténacité d’un homme, Claire-Lee Chenault, qui, après avoir démissionné de l’United States Army Air Corps en 1937, s’en est allé proposer ses services à Tchang Kaï-chek avant de réussir, au début de 1940, à convaincre les États-Unis d’équiper une force aérienne chinoise désespérément à court d’avions et de pilotes.

Comme les États-Unis sont encore neutres, les premiers appareils américains, revêtus des indispensables marquages de la Chine nationaliste, ont été officiellement achetés - mais avec de l’argent américain - par une société privée chinoise, la Central Aircraft Manufacturing Company (CAMCO).

Recrutés sur base du volontariat, les premiers pilotes et mécaniciens, également américains, ont quant à eux dû démissionner de l’Army Air Corps, voyager jusqu’en Chine comme "touristes", et finalement s’engager au sein d’une "1st American Volunteer Group" (AVG) constituée sur le modèle des "Brigades internationales" anti-franquistes et qui, selon le point de vue que l’on souhaite adopter, se compose tantôt d’aventuriers idéalistes, tantôt de simples mercenaires uniquement motivés par l’appât du gain et en particulier par les primes en or versées pour chaque appareil japonais abattu…