samedi 2 octobre 2021

6973 - un mort au mile

Convoi américain sur cette"Route de Birmanie" qui ne justifiera jamais tous les efforts déployés
… réouvrir la "Route de Birmanie", et la faire désormais courir de Ledo à Kunming, c’est la grande affaire du général Stilwell.

Mais c’est aussi un chantier titanesque qui, depuis le début des travaux, en décembre 1942, jusqu’à l’ouverture officielle de la route, en janvier 1945, va mobiliser plus de 15 000 soldats américains et un nombre encore bien plus important de coolies indigènes, lesquels vont devoir maîtriser près de 1 100 miles ( 1800 km) de jungle impénétrable, de pics horriblement escarpés, et de ravins vertigineux, afin d’acheminer jusqu’en Chine les quelque 65 000 tonnes de ravitaillement mensuels promis à Tchang Kaï-chek.

C’est également un chantier extraordinairement dangereux, dit "d’un mort au mile" puisqu’on estime qu’il aura, à son inauguration, et toutes causes confondues, coûté la vie à quelque 1 100 soldats américains (très majoritairement noirs) et à un nombre parfaitement indéterminé, mais bien évidemment très supérieur, d’indigènes.

Et c’est enfin un chantier dont l’utilité-même fait débat depuis le premier coup de pioche, en particulier chez les aviateurs du général Claire-Lee Chenault, père des non moins célèbres "Tigres volants", tous convaincus - et cette fois à raison - qu’ils peuvent, grâce à leurs appareils, et malgré les inévitables pannes et les accidents, acheminer bien plus d’aide par la voie des airs que ne pourront jamais le faire les fantassins avec leurs camions

Et de fait, à la Capitulation japonaise, quelque 650 000 tonnes de ravitaillement auront été transportées en Chine par les airs,…contre à peine 150 000, soit quatre fois moins (!), par cette "Route Stilwell" dont la jungle s’empressera d’ailleurs d’engloutir la plus grande partie du tracé dès la fin des hostilités…

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